Si vous êtes amateur de films d’horreur, vous connaissez sans nul doute l’un des meilleurs du genre : Shining. Ce fameux film qui vous terrifie, même après le 35e visionnage ! Si son effet est connu, nombreux sont ceux qui se demandent ce qui le rend si différent des autres. Dénué des clichés du cinéma d’épouvante et totalement inconventionnel (rappelez-vous, l’action se déroule souvent de jour) il ne ressemble pas à un film d’horreur et pourtant de nombreux éléments en font LE film d’horreur par excellence, voici lesquels.
Les mouvements de caméra :
Pour la plupart des spectateurs, c’est Danny chevauchant son tricycle dans les couloirs de l’Overlook Hotel, qui provoque un sentiment de malaise. En réalité, c’est surtout le fait que la caméra le suive, comme s’il s’agissait d’un intrus qui créait cette impression troublante. La sensation de présence insidieuse est palpable tout au long du film. En effet, l’Overlook Hotel est un personnage en lui-même, une sorte d’entité maléfique et c’est la caméra qui joue son rôle, elle est un esprit malin observant la détérioration psychique des personnages. C’est par le biais de différents cadrages et mouvements de caméra très calculés, que Stanley Kubrick parvient à donner un effet “détaché” à ses prises de vue et ainsi, à nous rendre quelque peu paranoïaque.
La musique :
La première chose qui bouleverse notre détecteur de frayeur, n’est pas ce qui saute aux yeux, mais ce qui frappe à nos oreilles. La mythique scène d’ouverture est essentiellement une séquence montrant le cheminement de la voiture des Torrance, vers l’Overlook Hotel. Durant ce plan-séquence, le thème musical principal du film semble ronronner au loin, hors-champ comme une plainte. D’emblée le spectateur est en proie à un mauvais pressentiment… Tout comme le long et magnifique plan-séquence glisse sur nos écrans, la bande sonore s’étire et persiste en arrière-plan. C’est de cette manière perturbante et glauque que Stanley Kubrick parvient aisément à nous immerger dans son univers et ce, du début à la fin, car la présence de la musique est constante.
Le crescendo de la tension :
le film dure plus de 2 heures et est volontairement monté de façon que les événements coulent les uns sur les autres dans une lenteur méticuleusement calculée. En effet ce rythme a été pensé pour mettre le spectateur sous tension, toujours sur ses gardes, il ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. La montée en pression, lente, stimule l’excitation, ajoute à l’intrigue et nous invite à être totalement impliqué auprès des personnages. C’est lorsque l’on est absolument habité par l’histoire, que le moindre choc devient terrorisant !
Il vous frappe (à la hache) là où ça fait mal :
Il y a un “truc” avec Shining qui vous frappe dès le début du film. Peut-être s’agit-il du mystère qu’il dégage, il parvient en tout cas à loger ce “quelque chose » dans notre inconscient, à bouleverser nos peurs comme aucun autre film d’épouvante n’a su le faire auparavant. Nous sommes face à nos craintes les plus profondes : la folie, la solitude, l’isolement, la mort. Ces thèmes, qui font écho à n’importe qui, sont omniprésents dans le film et sont illustrés par des images saisissantes (on se rappellera de Jack poursuivant son propre fils armé d’une hache, ou encore de l’ascenseur déversant des litres de sang). Contrairement aux autres films d’horreur, Shining n’est pas parsemé de clichés convenus, la terreur est authentique et à aucun moment elle n’est soufflée à nos oreilles. L’oeuvre de Stanley Kubrick nous fait capituler face à l’envie de savoir ce qu’il y aura après et l’on se laisse aller à la volonté de se faire vraiment peur.
Bien entendu il ne s’agit que de quelques éléments parmi tant d’autres. Pour certains d’entre nous, ce qui rend Shining si terrifiant est tout simplement le fait de voir un mari et père en train de poursuivre sa famille avec une hache. En réalité, ce qui établit Shining au rang de l’un des films les plus effrayants de l’Histoire, c’est qu’on ne sait pas vraiment pourquoi on est si terrifié en le regardant, on l’est juste ! Et vous, quel film d’horreur vous a le plus marqué ?
Par Caroline Bui Trong Trinh, le