Souvenons-nous de la théorie de Darwin qui met en exergue le phénomène de « sélection naturelle ». Autrement dit , les espèces les plus adaptées à leur milieu ont le plus de chance de survivre et, par conséquent, de se reproduire. Aujourd’hui, les scientifiques remettent à l’honneur ce dogme grâce à une étonnante découverte. Sur le podium ? Les céphalopodes et particulièrement les seiches et les pieuvres ! Car ces espèces ont la faculté de transformer leurs codes génétiques selon leur environnement. Explications.
Qui sont-ils ?
Les céphalopodes sont une classe de mollusques apparus il y a 500 millions d’années dont la tête est munie de tentacules. Elle regroupe alors les pieuvres, les calamars ou encore les seiches. Au total, ce sont 800 espèces connues actuellement. Et ce chiffre continue de croître de jour en jour.
ADN vs. ARN ?
Quasiment tous les êtres vivants possèdent une molécule biologique appelée « acide ribonucléique » dont le diminutif est « ARN ». D’où vient-elle ? Des gènes portés par l’ADN (acide désoxyribonucléique) qui, lorsqu’ils se codent sous une autre forme se transforment en ARN lui-même. Cette métamorphose se nomme la « transcription » et permet à l’individu de fabriquer des milliers de protéines qui vont être utiles au fonctionnement de ses cellules.
L’art de la désobéissance
Contrairement à d’autres animaux, les céphalopodes n’obéissent pas aux transformations de leurs codes génétiques. Au lieu d’effectuer une transcription classique, un autre phénomène se produit, celui de l’« édition » qui modifie davantage le nouveau code génétique. Les variations observées sont alors intéressantes car elles sont responsables du comportement complexe et de l’intelligence élevée de certains céphalopodes.
Dans le cerveau des calamars, plus de 60 % des transcriptions de l’ADN qui se produisent résultent de l’édition. A contrario, chez les autres espèces incluant les humains, ce chiffre s’élève à 1 % seulement. Une comparaison qui démontre l’activité génétique exceptionnelle de ces animaux. Et des niveaux élevés semblables d’édition d’ARN ont été identifiés chez trois autres espèces de céphalopodes dits « intelligents » : deux poulpes et une seiche.
Effet caméléon
A l’heure où la transcription par édition des céphalopodes pose encore question, elle semble être fortement influencée par le contexte environnemental. A l’instar des changements de température ou, de manière plus complexe, la mémoire de l’espèce.
Un grand nombre de caractéristiques ont amené les experts à comparer les pieuvres et autres céphalopodes aux extraterrestres : leur camouflage instantané lorsqu’ils changent de couleur de peau, leur sang de couleur bleue ou leur aptitude à voir la lumière polarisée.
Par Céline Quintin, le
Source: New Scientist
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