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Ce projet nucléaire chinois affole les États-Unis : un super-laser capable de recréer les réactions du Soleil sur Terre

La Chine construit à Mianyang le plus grand laser de fusion au monde. Ce projet monumental pourrait bouleverser la production d’énergie et redessiner l’équilibre géopolitique mondial. Mais que cherche vraiment Pékin : une énergie propre ou une supériorité stratégique ? Allons voir ça ensemble, comme dirait Jamy.

Double illustration de fusion nucléaire : à gauche, un réacteur futuriste vibrant de plasma violet et bleu ; à droite, une représentation stylisée du Soleil avec des éclairs d’énergie électrique.
À gauche, un réacteur de fusion artificielle. À droite, le cœur du Soleil : deux visions complémentaires d’une même énergie, entre maîtrise humaine et puissance cosmique.

À Mianyang, la Chine bâtit une installation laser hors norme qui pourrait redéfinir la recherche nucléaire mondiale

Pour commencer, imaginez une salle gigantesque où des lasers colossaux convergent vers une minuscule capsule d’hydrogène. Le but : recréer, sur Terre, les réactions qui font briller le Soleil. C’est précisément ce que la Chine construit à Mianyang, une ville longtemps associée à la recherche militaire.

Ce projet de plusieurs milliards de dollars est aussi un symbole : celui d’un pays qui veut prouver qu’il peut dépasser les États-Unis dans la science de la fusion.

De plus, le complexe sera 50 % plus grand que le National Ignition Facility (NIF) américain, le plus puissant laser au monde jusqu’à présent. Quatre bras laser convergent vers une chambre centrale, où la matière est comprimée à des températures et pressions comparables à celles du cœur du Soleil.

Ce procédé, appelé fusion par confinement inertiel, permet de tester des modèles nucléaires sans recourir à de véritables essais. En théorie, la Chine reste dans les limites des traités internationaux. En pratique, elle s’offre une avance scientifique considérable.

Entre promesse d’une énergie propre illimitée et soupçons de programme militaire caché

Par ailleurs, la fusion nucléaire est souvent présentée comme le Saint Graal de l’énergie propre : aucune émission de CO₂, pas de déchets durables, et une source quasi infinie de carburant. Si Pékin réussit à la maîtriser avant les autres, elle pourrait devenir la première puissance énergétique mondiale. Ce serait une révolution : plus besoin de charbon, de pétrole ou de gaz. L’humanité pourrait produire une énergie propre, sûre et durable.

Cependant, il y a un revers, et pas des moindres. Les mêmes technologies capables de déclencher la fusion peuvent aussi simuler les conditions d’une explosion nucléaire. Ces expériences, dites sous-critiques, servent à perfectionner des armes sans en faire exploser. 

Washington soupçonne donc que le laboratoire de Mianyang ne soit pas seulement dédié à l’énergie. En effet, certains analystes parlent d’un outil militaire déguisé, conçu pour moderniser l’arsenal nucléaire chinois tout en respectant les accords internationaux. Et avec un budget de défense en hausse constante, la méfiance s’installe progressivement.

Une nouvelle course scientifique mondiale pour maîtriser la fusion nucléaire avant les autres puissances

En parallèle, la Chine n’est pas seule dans cette aventure. Les États-Unis, la France (avec le projet Laser Mégajoule), le Japon et même la Corée du Sud investissent des milliards pour atteindre le même objectif : maîtriser la fusion avant les autres.

Toutefois, la Chine va plus vite et plus fort. En centralisant ses ressources et en soutenant massivement la recherche, elle espère prendre une longueur d’avance décisive.

Ainsi, ce projet rappelle la course à l’espace des années 1960. À l’époque, chaque lancement de fusée était une démonstration de puissance.

Aujourd’hui, chaque expérience de fusion devient un symbole de domination technologique. Si Pékin réussit à produire de l’énergie par fusion avant Washington, elle s’imposerait comme le leader scientifique et industriel du XXIe siècle. Et comme souvent, la frontière entre recherche civile et militaire reste floue.

Mianyang, symbole d’un avenir incertain : énergie du futur ou arme du XXIe siècle ?

En définitive, faut-il s’inquiéter ? Tout dépendra de la manière dont la Chine gérera ce savoir. Si elle choisit la transparence et la coopération, le super-laser de Mianyang pourrait accélérer la transition vers une énergie propre et quasi infinie. Ce serait un pas historique pour l’humanité.

En revanche, si Pékin garde le secret sur ses avancées, le projet pourrait attiser la méfiance internationale et relancer une course aux armements.

En somme, la fusion nucléaire est à la fois une promesse et un risque. Promesse d’un monde sans carbone, risque d’un nouvel équilibre stratégique tendu. Et comme dirait Jamy, « ce n’est pas sorcier » : comprendre les enjeux, c’est déjà agir pour que la science reste au service de la paix.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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