
Ils voulaient simplement explorer les fonds marins. Mais ce qu’ils ont découvert dépasse tout ce qu’ils avaient imaginé. En octobre 2024, deux plongeurs français ont filmé un cœlacanthe vivant, un poisson légendaire vieux de plus de 400 millions d’années.
La scène s’est déroulée dans les eaux profondes de l’archipel indonésien des Moluques. Cette rencontre inédite n’est pas qu’un exploit personnel. En effet, elle offre aux scientifiques une fenêtre rare sur un monde resté presque inchangé depuis des millions d’années.
Une expédition française minutieuse aboutit à une rencontre historique dans les profondeurs indonésiennes
Une rencontre exceptionnelle vient de s’écrire dans les annales de la biologie marine. Deux plongeurs français ont réussi l’exploit de filmer un cœlacanthe vivant dans les eaux mystérieuses de l’archipel des Moluques, en Indonésie.

Cette observation historique d’octobre 2024 marque la première documentation visuelle de cette espèce rare dans cette région du globe. Le cœlacanthe, considéré comme un « fossile vivant », est un poisson fascinant dont l’existence remonte à plus de 400 millions d’années.
Dans les profondeurs marines des Moluques, Alexis Chappuis et Julien Leblond. Ils ont croisé le regard d’une créature que peu d’humains ont eu le privilège d’observer vivante. Le poisson s’est révélé face à leurs caméras à 145 mètres de profondeur, dans un site préalablement identifié après des mois d’études.
Par ailleurs, cette expédition, fruit d’un long travail, résulte d’une collaboration entre le Muséum national d’histoire naturelle, l’association UNSEEN, le programme Ocean Commitment de Blancpain et plusieurs institutions indonésiennes.
Un poisson aux caractéristiques uniques qui éclaire notre propre passé évolutif
Apparu il y a environ 410 millions d’années, le cœlacanthe est un véritable trésor pour les scientifiques. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas figé dans le temps. En réalité, il a légèrement évolué, préservant cependant une anatomie unique : des nageoires charnues articulées, un crâne en deux parties mobiles et un vestige de poumon, autant de traits qui le rapprochent des premiers vertébrés terrestres.
Deux espèces subsistent aujourd’hui : Latimeria chalumnae autour des Comores et Latimeria menadoensis en Indonésie. L’observation récente renforce les connaissances sur cette dernière, encore très peu étudiée. En outre, plusieurs faits marquants méritent l’attention :
- une longévité pouvant atteindre 100 ans ;
- une maturité sexuelle tardive vers 55 ans ;
- une gestation de cinq ans ;
- une préférence pour les eaux profondes et froides.
Préserver un survivant de l’ère des dinosaures face aux menaces modernes
Classé « vulnérable » par l’UICN, le cœlacanthe indonésien est extrêmement sensible à son environnement. Son cycle biologique lent le rend vulnérable à la pollution marine et au changement climatique. Par conséquent, la récente découverte met en lumière la nécessité de protéger ses habitats, en créant des aires marines profondes protégées.
De plus, cette expédition, publiée dans la revue Scientific Reports, n’est qu’un début. D’ailleurs, d’autres plongées sont déjà prévues. En effet, pour éviter tout dérangement, le site exact de l’observation reste confidentiel.
Sous la surface, dans l’obscurité bleutée, ces témoins préhistoriques continuent de nager. Les porteurs d’une mémoire que la science ne fait qu’effleurer.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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