
Lorsque la plage a été évacuée, le doute plane : le coupable n’était pas un requin, mais un poisson encore plus inquiétant.
Il faut parfois un simple cri pour transformer une scène estivale en événement viral. Ce mardi 22 juillet, sur une plage très fréquentée de Palma de Majorque, une femme âgée surgit brusquement hors de l’eau, le mollet gauche en sang. Autour d’elle, les vacanciers se figent. L’inquiétude monte. Les sauveteurs agitent le drapeau rouge. Et très vite, un mot fuse : « requin ». Mais ce n’est pas un squale qui sème la panique. C’est pire, ou du moins plus mystérieux. L’histoire fait depuis le tour des médias, relançant les peurs estivales que l’on croyait réservées aux blockbusters hollywoodiens.
Une blessure impressionnante sur une femme de 85 ans interrompt la baignade à Palma
Aux alentours de 11h30, la touriste italienne de 85 ans crie à l’aide et titube hors de l’eau. Son mollet gauche saigne abondamment, accentué par son traitement anticoagulant.
Deux ambulances arrivent immédiatement. Les secouristes stabilisent son état puis la transfèrent vers une clinique privée. L’événement, d’une violence rare, interrompt aussitôt la baignade. Les sauveteurs inspectent les eaux pour identifier l’animal responsable.
Pourquoi les secouristes ont d’abord cru à un requin… avant de changer d’avis
Sur place, Martina, la maître-nageuse de garde, réagit immédiatement. « Je n’avais jamais vu une morsure pareille », confie-t-elle au Majorca Daily Bulletin. La blessure est si profonde que la trousse de secours s’avère insuffisante. Très vite, la rumeur d’un requin se propage.
Pourtant, les premières observations remettent cette hypothèse en question. Aucune marque de dents nettes n’apparaît sur la plaie. Et les recherches menées depuis les bateaux ne détectent aucun requin.
Deux suspects désignés : tassergal ou baliste, deux poissons agressifs en Méditerranée
Les experts zoologues espagnols et italiens orientent rapidement leur enquête vers deux suspects : le tassergal et le baliste. Le premier, aussi appelé « poisson bleu », est un prédateur côtier pouvant mesurer jusqu’à 1,2 mètre.
Il inflige des blessures sévères, surtout s’il se sent acculé. Le second, plus petit mais extrêmement territorial, agit souvent de manière agressive en période de reproduction. Certains pêcheurs racontent même avoir été poursuivis en plongée par ces poissons.
La piste du tassergal semble la plus crédible en raison de la profondeur de la morsure. Toutefois, les chercheurs n’écartent pas le baliste. Ce dernier apparaît de plus en plus fréquemment dans les eaux chaudes de la Méditerranée, conséquence du réchauffement climatique et des changements de courants marins. Malgré les patrouilles marines et les observations, aucun des deux suspects ne se laisse identifier formellement.
L’attaque rappelle que la mer reste un espace sauvage et imprévisible
Il serait tentant de classer cette attaque comme un fait divers estival isolé. Pourtant, elle soulève une question essentielle : que savons-nous réellement des animaux marins qui longent nos plages ? Trop souvent, notre imaginaire se fixe sur le requin, symbole du danger marin.
Mais ce cas démontre que la menace peut venir d’ailleurs, parfois d’un poisson moyen, stressé par la surpopulation humaine sur le littoral.
De nombreux spécialistes réclament désormais une meilleure sensibilisation des baigneurs. Ils préconisent également une formation plus poussée pour les maîtres-nageurs face aux blessures causées par la faune marine locale. Bien que la baignade ait repris deux heures plus tard, personne ne peut garantir l’éloignement de l’agresseur.
Cet incident souligne à nouveau que la mer, aussi bleue et accueillante soit-elle, demeure un territoire sauvage. Elle n’a pas vocation à servir uniquement de décor. Parfois, elle le rappelle brutalement.