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Ce blindé soviétique de 1954 refait surface en Ukraine… et se fait souvent pulvériser par des drones modernes

Un BTR-50 de 1954 sur les lignes de front ukrainiennes ? C’est non seulement possible, mais désormais régulier. Ces blindés soviétiques ressortis des stocks incarnent une armée sous pression, contrainte d’utiliser des reliques mal adaptées à une guerre dominée par les drones, la surveillance permanente et la frappe de précision.

Gros plan sur un blindé chenillé usé et camouflé, avec sacs de sable et filets, sur une route boueuse, un soldat armé à proximité.
Un vieux blindé soviétique remis en circulation sur le front. Un symbole des équipements anciens encore utilisés dans le conflit. – DailyGeekShow.com / Image Illustration

Une armée russe à bout de souffle qui réactive des blindés de 1954 pour maintenir la pression

La Russie revendique l’une des armées les plus puissantes au monde, mais le terrain impose un rappel brutal : une guerre se gagne aussi avec des stocks. Après près de trois ans d’usure continue, les réserves fondent, l’industrie peine à suivre et Moscou doit improviser pour maintenir la pression.

Faute de véhicules récents produits en quantité suffisante, les arsenaux soviétiques sont rouverts. Des blindés conçus pour un autre siècle ressortent des hangars, parfois à peine remis en état. Le BTR-50, entré en service en 1954, devient ainsi un simple moyen de transport, bien loin des standards actuels.

L’image contraste violemment avec les démonstrations de force officielles. Là où les défilés exhibent des chars modernes, les réseaux sociaux montrent des reliques. Sur Telegram et Bluesky, plusieurs BTR-50 ont été repérés près de Kherson, suscitant sarcasmes et commentaires sur leur âge respectable, souvent supérieur à soixante ans.

Des bricolages technologiques qui peinent à sauver ces blindés face aux drones

Attention, le BTR-50 version 2024 n’est pas tout à fait celui des années 50. Certains modèles ont été rafistolés : blindage renforcé, armement ajouté, et même les fameuses « cope cages » censées détourner les attaques de drones. Mais cela suffit-il ? Visiblement non.

Les vidéos et témoignages s’accumulent : ces véhicules sont souvent détruits dès leur apparition sur le champ de bataille. Les drones ukrainiens, désormais omniprésents et d’une redoutable précision, repèrent et ciblent facilement ces engins, même « améliorés ». Un opérateur de drone près de Koursk témoigne ainsi avoir anéanti 15 convois sur 16, souvent composés de blindés obsolètes envoyés au casse-pipe.

L’incapacité de l’industrie militaire russe à compenser les pertes massives de véhicules blindés

Derrière cette stratégie se cache une vérité plus inquiétante pour le Kremlin : la Russie perd ses blindés plus vite qu’elle ne peut les produire. Selon les données du site Oryx, plus de 15 000 blindés russes auraient été détruits depuis février 2022. Or, les usines russes ne produisent que quelques centaines de nouveaux véhicules par an – loin, très loin de compenser ces pertes.

C’est donc à reculons que l’armée russe sort ses antiquités des hangars. Et même si certains pays comme la Corée du Nord envoient quelques renforts matériels, cela ne suffit pas. Le BTR-50 devient alors un symbole : celui d’une armée contrainte de regarder vers le passé pour affronter le présent.

Même rénovés, ces blindés soviétiques sont devenus des cibles idéales pour les chasseurs de drones

Les chars et blindés ne sont plus ce qu’ils étaient. Même les Bradley américains, pourtant beaucoup plus modernes, subissent des pertes. Mais les vieux modèles, comme le BTR-50, sont tout simplement dépassés. Dans un conflit où chaque arbre peut cacher un drone, la taille, la lenteur et le bruit d’un vieux blindé deviennent des handicaps fatals.

Et pourtant, ils continuent d’être utilisés. Pourquoi ? Parce qu’en l’absence d’alternatives, ils représentent encore une protection minimale, un moyen de transport vaguement sécurisé. Mais sur le terrain, ils sont perçus comme des proies faciles. Une sorte de gibier mécanique pour les chasseurs de drones.

Le BTR-50, malgré ses 70 ans, continue de rouler… pour combien de temps encore ? Ce retour des reliques soviétiques sur le devant de la scène militaire n’est pas un choix, mais une contrainte. Et chaque BTR-50 repéré en Ukraine raconte la même histoire : celle d’une armée qui s’épuise et qui se bat avec ce qu’elle a, faute de mieux.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: geo.fr

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