Plus connu sous le nom de cancer du col de l’utérus, le papillomavirus humain (VPH) est au cœur des préoccupations des services de santé australiens. Grâce à un programme de vaccination gratuite, le pays a réduit drastiquement le nombre de cancer de ce type. En sensibilisant le public dès le plus jeune âge, l’Australie pourrait ainsi devenir le premier pays au monde à éradiquer le VPH.
VACCINER LES PLUS JEUNES, UNE SOLUTION EFFICACE ?
La lutte contre le VPH commence dès l’adolescence en Australie. En 2007, le gouvernement fédéral a pris une mesure forte afin de réduire le nombre de cas développés dans le pays. Depuis cette date, les jeunes filles âgées de 12 à 13 ans sont vaccinées gratuitement contre le papillomavirus.
Forte de son succès, la mesure a été étendue aux garçons du même âge dès 2013. La vaccination ne se limite d’ailleurs pas aux plus jeunes : jusqu’à 19 ans, filles et garçons peuvent avoir accès gratuitement à deux doses de vaccin.
Si les vaccins sont faits entre 12 et 14 ans, ce n’est pas par hasard. C’est à ce moment que le vaccin est le plus efficace. En 2016, 78,6 % des filles de 15 ans et 72,9 % des garçons de 15 ans étaient vaccinés contre cette maladie. Grâce à cette campagne de vaccination, l’Australie a vu son nombre de patientes (âgées de 18 à 24 ans) atteintes du VPH passer de 22,7 à 1,1% en l’espace de 10 ans.
QU’EN EST-IL DES PERSONNES PLUS ÂGÉES ?
La sensibilisation au VPH passe par la vaccination des adolescents mais elle n’a pas été oubliée chez les adultes. Ian Frazer, co-inventeur du vaccin à l’Université du Queensland, rappelle que les femmes qui n’ont pas eu accès au vaccin doivent régulièrement se faire dépister afin de limiter les risques ou traiter le cancer au plus vite. Pour lutter plus efficacement contre la maladie, le gouvernement australien a mis en place en décembre 2017 un nouveau test de dépistage.
Plus poussé, celui-ci pourrait permettre aux spécialistes d’éradiquer le cancer encore plus tôt. Malgré l’efficacité de ce nouveau test, le programme de dépistage continue car seul 50 à 60 % des femmes participent régulièrement à ce programme. Or, selon, Ian Frazer, « Si c’était à 100 %, nous n’aurions pas de cancer du col de l’utérus dans ce pays, même sans le vaccin. »
UN PAYS LUTTANT DEPUIS LONGTEMPS CONTRE LE VPH
Le nouveau test de dépistage permet de détecter les infections VPH à haut risque avant que le cancer ne se développe. Cependant, la lutte contre le cancer du col de l’utérus en Australie est un combat mené depuis plusieurs années. C’est en 1991 que le pays a lancé son programme national de dépistage et il continue aujourd’hui. Les femmes entre 25 et 74 ans sont invitées à y prendre part et à se faire dépister tous les 5 ans.
L’action de l’Australie est souvent citée comme exemple mais il est difficile de la mettre en place dans d’autres pays notamment ceux en voie de développement. Ian Frazer est réaliste à ce sujet : « Il sera difficile de se débarrasser du cancer du col utérin dans le monde entier. Mais les outils sont là pour le faire. Nous avons fait le programme à Vanuatu et au Bhoutan, et cela montre que peu importe le pays, si vous fournissez le vaccin gratuitement, les gens vont le prendre. ». Etant le pays qui a inventé le vaccin, l’Australie souhaite le partager afin d’éradiquer l’un des cancers les plus meurtriers.
Par Justine Manchuelle, le
Source: The Guardian
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