L’état d’urgence a été annoncé à Lesbos, en Grèce. Mercredi dernier, plusieurs feux ont été déclarés sur l’île qui abrite l’un des plus grands camps de réfugiés du pays. Actuellement, près de 13 000 réfugiés habitent sur l’île et leur avenir est plus qu’incertain. L’Union européenne a annoncé l’évacuation de 400 mineurs se trouvant encore sur l’île.
Deux incendies successifs qui semblent tous les deux d’origine criminelle
Un incendie a ravagé le camp surpeuplé de Moria sur l’île grecque de Lesbos, obligeant des milliers de réfugiés et de demandeurs d’asile à fuir. À noter que Moria est l’un des plus grands camps de réfugiés d’Europe. Il abrite environ 13 000 personnes, soit plus de six fois sa capacité maximale de 2 200 personnes. Selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, plus de 4 000 enfants, dont 407 mineurs non accompagnés, vivent dans le camp. Pour compliquer les choses, le camp de Moria avait récemment été mis en confinement pour éviter la propagation du coronavirus, après qu’une trentaine d’individus ont été testés positifs à la maladie.
D’ailleurs, les autorités grecques pensent que les incendies ont été déclenchés par des résidents du camp exprimant leur insatisfaction face aux mesures de confinement qui leur ont été imposées. Les dégâts causés par les incendies sont très importants, et un très grand nombre de réfugiés se retrouvent sans abri avec pratiquement plus d’affaires personnelles et sans rien à manger : « Tout le monde se fiche de nous. » Outre les conteneurs servant de lieux d’habitation aux réfugiés, les oliveraies environnantes ainsi que de nombreuses tentes et une clinique ont également été dévorées par les flammes. Heureusement, aucun décès ni blessé grave n’a été déclaré. Pour l’instant, aucune arrestation n’a également été réalisée par la police.
À noter que ce deuxième incendie qui a commencé le mercredi 9 septembre est le deuxième auquel le camp Moria fait face en seulement quelques jours. En ce qui concerne le premier incendie, la cause exacte fait encore l’objet d’une enquête. « Ce qui est certain, c’est que l’incendie a été déclenché, en raison de la quarantaine, par des demandeurs d’asile dans l’établissement », a déclaré le ministre des Migrations grec, Notis Mitarachi. En ce qui concerne le deuxième départ d’incendie, l’acte criminel est également fort probable et les enquêtes sur le sujet continuent. Face à cet acte criminel, les autorités ont décidé de bloquer les routes et autres accès menant au camp pour empêcher les migrants d’aller dans des villes voisines. Ainsi, la majorité des sans-abris ont été placés dans des tentes à proximité des lieux de l’incendie, a rapporté le New York Times.
Une promesse de soutien de la part de l’Union européenne et certains de ses membres
Face à la tragédie, l’Union européenne a décidé d’apporter son aide en transférant par avion environ 400 enfants et adolescents non accompagnés vers d’autres installations dans le nord de la Grèce. Des employés des Nations unies ont également été envoyés à Lesbos pour prêter main-forte aux autorités grecques. Les Pays-Bas ont également promis de venir en aide à la Grèce qui peine à faire face à la catastrophe, a rapporté CBC. Un soutien financier d’un million d’euros a notamment été évoqué par la ministre néerlandaise de la Coopération au développement, Sigrid Kaag. « Nous sommes solidaires avec les réfugiés, les migrants et les Grecs », a-t-elle déclaré.
De son côté, la France a également exprimé sa solidarité avec les sinistrés de Lesbos. « La France ne s’est jamais dérobée face à ses responsabilités… et est comme toujours prête à prendre sa part dans la solidarité », a déclaré Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Par ailleurs, s’il est probable que l’incendie ait été provoqué par les habitants du camp, ils ne sont pas les seuls à subir le blâme, a rapporté DW. En effet, les autorités grecques ainsi que l’Union européenne ont également été critiquées pour ne pas avoir trouvé de solution durable pour faire face aux installations migratoires surpeuplées de la Grèce.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Le Monde
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