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Ces biomarqueurs permettent de prédire le moment où les femmes enceintes vont accoucher

Une telle découverte a d’importantes implications pour les grossesses prématurées et tardives

— Prostock-studio / Shutterstock.com

Des chercheurs de l’université de Stanford ont identifié un ensemble de biomarqueurs capables de déterminer le moment de l’accouchement plusieurs semaines à l’avance. Une découverte qui pourrait prochainement aboutir à un test sanguin prédictif.

7 000 biomarqueurs métaboliques et immunitaires analysés

Bien que la durée moyenne d’une grossesse soit de 40 semaines, l’accouchement peut intervenir à tout moment entre la 37e et la 42e semaine, et plus de 10 % des grossesses se terminent par une naissance prématurée, c’est-à-dire avant la 37e semaine. Dans le cadre de ces récents travaux présentés dans la revue Science Translational Medicine, les chercheurs ont suivi les 100 derniers jours de grossesse de 63 femmes, des échantillons sanguins ont été prélevés à différents moments, et plus de 7 000 biomarqueurs métaboliques et immunitaires analysés.

« Les cliniciens savent estimer l’âge gestationnel, qui mesure le développement du fœtus », souligne Brice Gaudillière, auteur principal de l’étude. « Mais il existe une discordance entre ce moment et celui du début de l’accouchement, car le fait que le bébé soit prêt ne constitue que l’un des facteurs qui le conditionnent. L’autre partie de l’équation étant la mère. »

La modélisation mathématique a permis aux chercheurs d’identifier plusieurs facteurs spécifiques en corrélation constante avec la transition marquant le début de l’accouchement. Sans surprise, des poussées d’hormones stéroïdiennes et des augmentations des hormones placentaires ont été observées. Mais l’une des découvertes les plus originales et les plus intéressantes a été l’augmentation d’une protéine immunitaire particulière appelée IL-1R4.

Roman Zaiets / Shutterstock.com

IL-1R4, une protéine immunitaire particulière

L’équipe a constaté que les niveaux d’IL-1R4, possédant des propriétés anti-inflammatoires, semblaient augmenter environ 2 à 4 semaines avant le début de l’accouchement. Selon eux, cette réponse anti-inflammatoire constituerait un moyen pour l’organisme d’affaiblir le système immunitaire au cours des semaines précédant le terme de la grossesse, lorsque des niveaux plus élevés de matériel placentaire circulent dans le sang de la mère.

« Certains aspects de cette inflammation sont atténués juste avant le début de l’accouchement, ce qui, selon nous, peut préparer le système immunitaire de la mère pour la phase suivante, lorsque le bébé est né et que la guérison et la résolution immunitaire commencent. Il doit s’agir d’un processus régulé », estime Gaudillière.

Le changement physiologique détecté dans l’étude était indépendant de l’âge gestationnel ou de la durée ultime de la grossesse. Ce qui signifie que la détection de cette transition pourrait permettre aux médecins de repérer les grossesses prématurées avant que la femme n’accouche, et à l’autre bout du spectre, d’identifier les grossesses tardives, afin de déclencher l’accouchement plus tôt.

—Valeria Aksakova / Shutterstock.com

Un futur test sanguin

« Le corps et la physiologie de la mère commencent à changer environ trois semaines avant le début réel de l’accouchement », explique Virginia Winn, co-auteure de l’article. « Il ne s’agit pas d’un interrupteur unique. Il y a cette préparation par laquelle le corps doit passer. »

Pour l’instant, le modèle développé ne peut réduire ses prédictions qu’à une fenêtre de deux semaines environ. Toutefois, les chercheurs affirment qu’avec des recherches et une validation plus poussées, celui-ci deviendra beaucoup plus précis, et estiment également qu’un test sanguin fiable basé sur ces biomarqueurs pourrait être proposé dans les années qui viennent.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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