L’analyse ADN de cheveux de Beethoven a révélé que le compositeur allemand présentait un risque génétique élevé de maladie du foie, et également réfuté l’idée que celui-ci avait souffert de saturnisme.
Une analyse génétique révélatrice
Né en 1770, Beethoven avait commencé à perdre l’ouïe au milieu de la vingtaine, au moment où sa notoriété grandissait, et était presque complètement sourd au milieu de la quarantaine. Ayant souffert de graves problèmes gastro-intestinaux tout au long de sa vie, le compositeur allemand est mort en 1827, à l’âge de 56 ans. À l’époque, un examen post-mortem avait révélé de graves lésions hépatiques.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Current Biology, Tristant Begg, de l’université de Cambridge, et ses collègues ont procédé au séquençage génétique de huit mèches de cheveux supposées du maître, afin d’éclairer les causes de sa mort. L’examen des documents relatifs à chacune de ces reliques (qui constituaient des souvenirs typiques de l’ère victorienne), ainsi que leur datation et la comparaison de leurs profils génétiques ont permis à l’équipe d’établir que la majorité provenaient bel et bien de Beethoven.
L’analyse approfondie des données ADN a montré que le compositeur présentait un risque génétique élevé de maladie hépatique, amplifié par sa forte consommation d’alcool. Selon les auteurs de la nouvelle étude, cette découverte, combinée au rapport d’autopsie, renforce l’idée qu’une cirrhose du foie aurait entraîné sa mort.
Des traces du virus de l’hépatite B mais pas de saturnisme
Si des traces du virus de l’hépatite B, également connu pour provoquer des lésions hépatiques, ont été découvertes dans la mèche de cheveux la mieux conservée, probablement coupée vers la fin de la vie de Beethoven, aucun facteur génétique lié aux problèmes gastro-intestinaux ou à la surdité du compositeur n’a pu être mis en évidence.
Ce qui n’est pas vraiment surprenant selon Begg, étant donné que les formes tardives de perte auditive sont rarement causées par un seul gène.
Alors que de précédentes tentatives de séquençage de l’ADN du compositeur allemand avaient suggéré qu’il avait souffert de saturnisme, ou intoxication aiguë au plomb, la nouvelle étude a révélé que celles-ci avaient été réalisées sur des cheveux de femme.