Amateur de tatouage et de BD, Tebori est fait pour vous. Cette création espagnole vous plonge en plein cœur du Japon contemporain pour y découvrir les dessous de la mafia nippone, les Yakuzas. SooGeek s’est penché sur cette bande dessinée surprenante pour vous en dévoiler l’histoire.
Tebori suit l’histoire de Yoshi, un jeune homme marginal qui n’a pas pour habitude de se laisser faire : turbulent, il est sommé par son père de travailler chez Seijun, un grand maître tatoueur réputé pour son art. Très vite, Yoshi s’adapte à sa nouvelle situation et à la grande surprise de ses proches, apprend avec patience et assiduité les techniques de tatouage enseignées par son mentor, y compris le Tebori. Profondément ancré dans la culture et la tradition japonaise, le Tebori est une forme particulière de tatouage qui recouvre en grande partie le corps de son porteur.
10 ans après avoir été formé, Yoshi réalise que l’environnement dans lequel il évolue est loin d’être banal. En effet, les clients de Seijun sont en majorité des Yakuzas, les membres de la mafia japonaise aussi respectée que crainte. La situation du jeune homme ne s’arrange pas lorsqu’il comprend que chacun des tatouages du maître a une signification : sur le dos des Yakuzas sont marqués à l’encre leur histoire, leurs actions et leurs crimes. L’univers du héros bascule le jour où il découvre que sa petite amie possède le même tatouage qu’un des chefs de la mafia.
Paru en février 2016, Tebori est une réussite tant il est surprenant : alors que de nombreux auteurs concentrent leurs écritures sur les clichés et les idées préconçues sur le Japon, Robledo transporte son lecteur dans un univers fascinant avec une trame pleine d’action. On y retrouve non seulement les Yakuzas mais aussi des sumotoris et bien d’autres éléments de la culture nippone qui n’ont de cesse de nous dépayser.
Un autre point fort de Tebori tient en sa capacité à nous immerger totalement dans son histoire : on devine à chaque nouvelle page tournée que l’auteur s’est décarcassé pour en apprendre le plus possible sur la culture nippone et plus que cela, sur l’art du tatouage. Tout en découvrant l’histoire de Yoshi, on est initié à la technique du Tebori grâce à l’utilisation fréquente de termes techniques et à leur signification. Les Yakuzas sont aussi passés à la loupe et se dévoilent petit à petit dans cette BD, sans que cela ne vienne en gâcher le mystère.
Robledo et Toledano n’en sont pas à leur première création : ils avaient marqué les esprits avec Ken Games, un thriller aussi passionnant qu’immersif qui avait séduit toute une communauté de lecteurs devenus, avec le temps, de vrais adeptes de leurs créations. Même si cela n’a rien d’étonnant pour une bande dessinée, il est bon de noter que les décors, couleurs et dessins sautent aux yeux au premier coup d’œil jeté sur l’œuvre. Marcial Toledano est réputé pour son travail tout en finesse et si la qualité du travail de ce Madrilène n’a plus à être prouvée, Tebori termine de le placer parmi les meilleurs illustrateurs de sa génération.
Vous l’aurez compris, Tebori est une œuvre incontournable pour quiconque s’intéresse un tant soit peu à la culture nippone. Ce thriller aussi beau que captivant dépayse son lecteur en quelques cases, sans jamais le décevoir, ce qui correspond parfaitement au style du duo ibérique.