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La construction effrénée de barrages a déplacé les pôles de la Terre

Un nouvel exemple frappant de l’impact de l’activité humaine sur la planète

Barrage des des Trois-Gorges en Chine
— isabel kendzior / Shutterstock.com

Depuis la première moitié du XIXe siècle, des milliers de barrages ont été construits. De nouvelles recherches révèlent que les changements de la répartition des masses d’eau en découlant ont entraîné un déplacement des pôles de notre planète.

6 862 barrages bâtis entre 1835 et 2011

La Terre n’est pas une sphère parfaite. Ajoutez à cela une répartition des masses inégale, et vous obtenez un léger, mais quantifiable, décalage de son axe de rotation. Connu sous le nom de « dérive polaire », ce phénomène est largement influencé par les retenues d’eau artificielles, le pompage des eaux souterraines, la fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer qui en résulte.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Geophysical Research Letters, des chercheurs de l’université Harvard se sont spécifiquement penchés sur l’impact de la construction effrénée de barrages au cours des deux derniers siècles.

Au total, quelque 6 862 barrages ont été bâtis entre 1835 et 2011. Se basant sur la quantité d’eau retenue, l’équipe a pu établir leur influence sur la répartition de la masse terrestre et, par extension, la dérive des pôles. Il s’est avéré qu’ils avaient entraîné à eux seuls leur déplacement de 113 centimètres, et engendré une baisse de 21 millimètres du niveau des océans au cours de la période étudiée.

États-Unis
— Chris J Mitchell / Shutterstock.com

Dérives polaires

De 1835 à 1954, l’édification massive de barrages en Amérique du Nord et en Europe a poussé les pôles vers l’équateur. Au cours de cette période, le pôle Nord a dérivé d’environ 20 centimètres vers le 103e méridien est, ligne traversant la Russie, la Mongolie, la Chine et la péninsule indochinoise.

À partir de la seconde moitié du XXe siècle, leur construction s’est concentrée en Afrique de l’Est et en Asie (avec notamment le mastodonte des Trois-Gorges en Chine). En conséquence, les pôles ont dérivé d’environ 57 centimètres vers le 117e méridien ouest, qui traverse l’ouest de l’Amérique du Nord et le Pacifique Sud.

« Nous n’allons pas entrer dans une nouvelle ère glaciaire car le pôle s’est déplacé d’environ un mètre au total, mais cela a des implications pour le niveau de la mer », conclut Natasha Valencic, auteure principale de la nouvelle étude.

Plus tôt cette année, une étude avait révélé qu’en asséchant la mer d’Aral, l’Homme avait modifié la structure profonde de la Terre.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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