L’Homme a toujours été fasciné par l’océan, cette étendue d’eau salée qui recouvre 70,8 % de la surface de la Terre. Vous n’êtes pas sans savoir que la plupart des gens préfèrent aller à la plage durant leurs vacances. Quoi de mieux que de profiter du soleil, le corps allongé sur le sable, sous un parasol, contemplant cet horizon bleu qui semble mener vers le bout de la Terre. Mais, en dessous de cette eau qui paraît tantôt calme, tantôt agitée, se trouve un monde aquatique où vit le plus grand mammifère du monde : « la baleine bleue », aussi appelée « le rorqual bleu ».
Selon les derniers recensements, notre planète héberge actuellement une dizaine de millions d’espèces animales, mais nous n’en connaissons que peu. On peut considérer que les plus merveilleux et surprenants sont ceux qui sont de taille phénoménale. En tête de liste se trouve la baleine bleue. Connue sous le nom scientifique « Balaenoptera musculus », la baleine bleue est apparue il y a 9 millions d’années et continue à vivre dans nos océans. On en parle beaucoup, mais sait-on assez de choses sur ce fascinant mammifère ?
Comment reconnaître une baleine bleue ?
Le rorqual bleu diffère des autres baleines au niveau de l’apparence classique. Au lieu d’avoir un corps trapu, il a un long corps effilé qui semble être plus étiré. Sa tête est plate, en forme de U, et une crête médiane est visible entre les évents et l’extrémité de sa mâchoire supérieure. Comme chez certains cétacés, sa mâchoire supérieure est densément remplie d’environ 300 fanons noirs (des lames cornées) mesurant chacun un mètre de long. En moyenne, 60 à 90 plis ventraux ou « sillons » se dessinent le long de la gorge de l’animal, parallèlement à son corps. Ces sillons servent à faciliter l’évacuation de l’eau après l’écrémage de la nourriture.
La baleine bleue possède une petite nageoire presque impossible à voir sauf si l’on s’en rapproche lors d’une séquence de plongée. Sur la tête se trouvent deux évents doubles cachés sous des replis graisseux. Ces évents sont actionnés par des muscles puissants lorsque la baleine fait surface pour respirer et durant ce temps, des jets d’eau pouvant aller jusqu’à 12 mètres de hauteur sont projetés. Comme son nom l’indique, le rorqual bleu a un épiderme bleuté ou gris ardoise en général, et parfois tacheté de motifs plus clairs. Comme son corps, ses nageoires pectorales triangulaires sont longues, environ 4 mètres. Sa queue est épaisse et se prolonge par une nageoire caudale oscillant entre 6 et 7,5 mètres de large.
Quel genre de comportement présente ce mammifère ?
La baleine bleue est un animal très réservé. En certaines occasions, elles voyagent en paire, mais on ignore si c’est pour une longue durée ou seulement une relation éphémère. Ce qui est sûr, c’est que ce mammifère est généralement solitaire et le moyen de croiser un groupement de baleines bleues serait d’aller là où la nourriture est en abondance. Le rorqual bleu a toujours aimé la température ambiante. En été, on le retrouve dans les hautes latitudes où l’eau est fraîche et la nourriture abondante, tandis qu’en hiver, il préfère les eaux plus chaudes des latitudes plus basses. C’est en cette période que les baleines bleues se reproduisent et mettent bas.
Avant le départ, lors des migrations, la baleine bleue fait son plein de krill. On pourrait dire qu’elle se nourrit presque exclusivement de ces petites crevettes des eaux froides aussi appelées « euphausiacés », mais il arrive qu’elle ingurgite une quantité infime de copépodes. Durant leur migration, les baleines ne mangent presque rien et utilisent leurs réserves de graisse pour tenir le coup. L’objectif principal de la migration étant de permettre aux femelles de mettre bas et par la suite, d’offrir au baleineau une protection contre la température trop basse de l’eau.
Comment se déroule son cycle de vie ?
La fin de l’automne jusqu’à la fin de l’hiver est la période idéale de reproduction pour le grand rorqual bleu. Après une période de gestation de 10 à 12 mois, la maman donne naissance à un baleineau. Elle va s’occuper de son rejeton durant ses deux premières années et ne se reproduira qu’une fois ce temps écoulé. Les baleineaux pèsent environ deux tonnes et demie et mesurent 7 mètres de long. Le plus fascinant est que le petit prend 90 kilogrammes par jour et n’est sevré qu’après sept à neuf mois, après avoir doublé de taille.
Ces baleines diffèrent selon l’hémisphère où elles se trouvent. Toutefois, dans les deux parties de la Terre, toutes les baleines atteignent leur maturité sexuelle entre cinq et quinze ans. La différence est dans la mensuration. Dans l’hémisphère nord, les femelles mesurent environ 21 à 23 mètres et les mâles entre 20 et 21 mètres. Les individus de l’hémisphère sud diffèrent légèrement côté taille, car chaque genre peut atteindre un mètre de plus que les individus dans l’hémisphère nord. Les scientifiques ont déclaré que la longévité des rorquals pouvait atteindre 80 ans. Cependant, la baleine la plus vieille que l’Homme ait connue jusqu’ici avait 34 ans. C’est en partie la faute aux chasseurs de baleines qui sillonnent nos océans.
Dans quelle partie des océans trouve-t-on le plus cette espèce ?
La baleine bleue est présente partout dans le monde. Les chances d’en rencontrer dans les eaux glaciales de l’Antarctique ou dans les eaux tropicales de l’océan Indien sont les mêmes. Mais ces chances augmentent dans les zones en haute mer. Il existe de nombreuses sous-espèces de rorqual bleu et chacune a ses préférences pour sa zone d’habitation. Par exemple, le Balaenoptera musculus musculus est plus présent dans l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord. Quant au Balaenoptera musculus intermedia, il évolue le plus souvent en Antarctique. Et enfin, le Pacifique Sud et l’océan Indien sont plus adéquats pour rencontrer le Balaenoptera musculus brevicauda.
La baleine bleue est une espèce protégée car son extinction serait imminente si sa chasse n’avait pas été interdite. Or, même après cette interdiction, il est presque impossible pour les scientifiques de déterminer l’accroissement ou la régression de sa population totale. Son habitat change en fonction des migrations et les chasseurs le savent très bien. Même si la commission internationale a instauré, en 1960, une loi interdisant la chasse de ce mammifère géant, il existe des gens de mauvaise foi qui veulent s’enrichir à tout prix. Cette espèce est également victime du réchauffement climatique, des prises dans les filets dérivants, ainsi que des collisions avec les navires.