Récemment, dans le cadre d’une nouvelle étude et à l’aide de satellites de la NASA, des spécialistes ont fait une inquiétante découverte : la quantité totale d’eau douce de la planète a chuté à un niveau alarmant. Selon eux, cela pourrait être un signe que le changement climatique pousse le monde vers une phase dangereuse d’assèchement global. Explications.
Le changement climatique est la cause d’une hausse des températures, ce qui fait que l’eau s’évapore plus facilement de sa surface et que l’atmosphère acquiert une capacité d’absorption toujours plus grande. Cela signifie que lorsque des averses se produisent, elles sont plus torrentielles. Autrement dit, elles déversent plus de pluie dans des tempêtes plus rapides et plus puissantes, qui a plus de chances de ruisseler que de s’infiltrer dans des surfaces plus sèches et plus compactes.
Depuis 2015, les lacs, les rivières et les aquifères de notre planète ont perdu 1 200 kilomètres cubes d’eau douce, soit l’équivalent de deux fois et demie le lac Érié. Alors que les scientifiques s’attendent à ce que les niveaux d’eau douce remontent après la fin de l’oscillation climatique, les mesures par satellite, réalisées jusqu’en 2023, révèlent que les niveaux d’eau douce n’ont pas encore récupéré, et pourraient ne jamais revenir.
Les chercheurs à l’origine de cette nouvelle étude ont publié leurs résultats dans la revue Surveys in Geophysics. « Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une coïncidence, et cela pourrait être un signe avant-coureur de ce qui est à venir », a déclaré dans un communiqué Matthew Rodell, auteur principal de l’étude et hydrologue au Goddard Space Flight Center de la NASA. Pour étudier l’ampleur de l’assèchement de notre planète, ils ont eu recours à deux paires de satellites en orbite autour du pôle Nord. Ces satellites ont mesuré les niveaux d’eau en détectant les fluctuations infimes que la masse de l’eau produit sur le champ gravitationnel de la Terre.
En mesurant les changements dans l’attraction gravitationnelle de la Terre de 2015 à 2023, les scientifiques ont découvert que les 1 200 kilomètres cubes d’eau douce qui ont été perdus à la surface de la planète lors du dernier El Niño ne sont jamais revenus, et que 13 des 30 sécheresses les plus intenses au monde observées par les satellites ont eu lieu depuis janvier 2015. « Il y a beaucoup de débats et peu de consensus sur la manière dont les schémas d’humidification et d’assèchement se manifesteront dans un monde en réchauffement », ont précisé les spécialistes. « Il est donc difficile d’évaluer si les schémas observés sont cohérents avec les prévisions et susceptibles de perdurer. »
Pour aller plus loin, sachez que selon les scientifiques, à cause du changement climatique, les systèmes terrestres vont s’effondrer.