Les fonds marins sont assurément les endroits les plus sombres et les plus mystérieux de la Terre. Que devient un corps humain perdu au milieu de l’océan ? C’est cette énigme que des scientifiques canadiens ont résolue afin d’aider les médecins légistes. DGS vous révèle les secrets des charognards des profondeurs.
Selon Mobsters, « dormir avec les poissons » est la pire punition que l’on puisse subir. Afin d’étudier comment la décomposition d’un corps humain se produit au fond des océans, une équipe canadienne a déposé des organes de porcs dans la baie de Saanich qui ont été observés avec des caméras sous-marines. La recherche a été menée par le Dr Gail Anderson et la criminologue Lynne Bell de l’université Simon Fraser, les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue scientifique Plosone.
Les carcasses de porcs ont été choisies pour cette étude car elles constituent la meilleure approximation de la faune intestinale, de la taille, de la peau et de la pilosité d’un être humain. En plus d’étudier la façon dont les charognards marins décomposent les mammifères terrestres, cette recherche est également précieuse pour les médecins légistes qui peuvent utiliser ces informations pour résoudre des crimes en évaluant depuis combien de temps un corps est resté immergé.
Au cours de l’étude, trois porcs ont été déposés dans la baie de Saanich, un bras de l’océan Pacifique en Colombie-Britannique. Ils ont été suivis par des caméras au cours du programme Venus qui fournit un flux d’images en direct via Internet. Les carcasses sont placées sous une grille pour les protéger des trop gros prédateurs comme les requins. Les cadavres vont donc être dévorés par de petits arthropodes comme l’amphipode puis par des crevettes.
Les deux premiers porcs ont été entièrement dépouillés par les crustacés en seulement trois semaines. Le troisième cochon, immergé plus profondément, a mis plus de 90 jours pour être complètement décomposé. En effet, le manque d’oxygène dissous dans l’eau a énormément ralenti le déplacement des gros charognards.
Un exemple d’information médico-légale qu’ils ont pu déterminer est que les pieds sont naturellement mis de côté lorsque le cadavre est dévoré. Si un humain, dont le corps a fini au fond de l’eau, portait des baskets au moment de la mort, les semelles de mousse feraient remonter ses pieds à la surface de l’eau. « Ainsi, le soi-disant mystère des pieds qui flottent le long de la Côte Ouest était tout simplement un phénomène naturel », a expliqué Anderson.
Cette étude fait froid dans le dos mais elle apporte de précieuses informations aux criminologues. Au bureau, on n’aimerait pas finir au fond des océans mais au moins maintenant on sait ce qu’il nous arriverait. Et vous, êtes-vous fasciné de voir à quel point une seule mort peut produire autant de vie ?
Par William Arsac, le
Source: Iflscience