
Mars est aujourd’hui un monde stérile à l’atmosphère ténue. De nouvelles recherches indiquent que cette dernière était, dans un passé lointain, nettement plus épaisse que celle de notre planète.
Atmosphère primitive
Il y a environ 4,6 milliards d’années, un nuage dense de poussière et de gaz, connu sous le nom de nébuleuse, s’est effondré pour donner naissance au Système solaire. Sa rotation a entraîné la formation d’une proto-étoile centrale, et d’un disque de matière contenant les ingrédients des différentes planètes qui le composent aujourd’hui.
Alors qu’il était jusqu’à présent supposé que lorsque la nébuleuse s’était dissipée, ces mondes avaient rapidement perdu d’importantes quantités de gaz, les travaux de Sarah Joiret, du Collège de France, et ses collègues suggèrent que Mars en aurait conservé des concentrations substantielles, se traduisant par la formation d’une atmosphère primitive remarquablement dense.
Peu après la disparition de la nébuleuse, les orbites des planètes géantes comme Jupiter et Saturne ont changé, ce qui a entraîné la migration des comètes et des astéroïdes vers le Système solaire interne. Si aucune des planètes rocheuses n’aurait échappé à ces « bombardements », les preuves géologiques et chimiques de tels événements se révèlent beaucoup moins évidentes sur Mars que sur Terre.
Suite à une série de simulations du Système solaire primitif, prenant en compte l’écart entre la quantité de matériel cométaire qui aurait dû atteindre la planète rouge et celle semblant réellement s’y trouver, les chercheurs ont estimé que sa pression atmosphérique était alors trois fois plus élevée (2,9 bars) que celle observée au niveau de la mer sur notre planète.

Un bouclier naturel s’étant rapidement affiné
Ce bouclier naturel riche en hydrogène se serait affiné assez rapidement (en l’espace d’un million d’années environ), impliquant qu’il n’en subsistait probablement que d’infimes traces lorsque de l’eau liquide coulait à la surface de Mars, il y a environ 3,8 milliards d’années.
« Sa présence nécessitait des conditions particulières, notamment une abondance de dioxyde de carbone, qui n’étaient probablement pas réunies par l’atmosphère primitive dense martienne », a commenté Raymond Pierrehumbert, de l’université d’Oxford, à l’occasion du Congrès scientifique Europlanet 2025.
Plus tôt ce mois-ci, des astronomes avaient finalement résolu le mystère du nuage géant de Mars.