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Des « masques crâniens » vieux de 5 000 ans révèlent d’étranges pratiques dans la Chine néolithique

« Les Liangzhu en sont venus à considérer les ossements des défunts comme un matériau brut »

— © Sawada et al. / Scientific Reports 2025 / CC-BY

Les fouilles de cimetières néolithiques dans l’est de la Chine ont révélé un ensemble intrigant d’ossements humains sculptés, mélangés à des fragments de poterie et des restes animaux.

Artefacts macabres

Connue pour son travail du jade, de la soie et de d’ivoire, la culture Liangzhu prospérait dans le delta du Yangzi il y a environ cinq millénaires. Très hiérarchisée, cette société néolithique a également développé un réseau hydraulique spectaculairement complexe (barrages, réservoirs et canaux) ayant permis à l’agriculture locale de prospérer.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Scientific Reports, Junmei Sawada, de l’université de Niigata, et ses collègues se sont penchés sur une série d’objets en os retrouvés dans les canaux et fossés de cinq sites funéraires de la région utilisés entre 3000 et 2500 avant notre ère.

Selon l’équipe, l’absence de lésions osseuses profondes et de signes de démembrement indique que ces artefacts macabres ont été taillés, perforés ou poncés après que les dépouilles des défunts se sont décomposées.

Il s’est avéré que le crâne constituait la partie du squelette la plus régulièrement travaillée : quatre spécimens avaient été taillés ou fendus horizontalement pour former des coupes, et quatre autre verticalement afin de créer des « masques squelettiques ». Si de tels récipients avaient été précédemment exhumés des sépultures de membres éminents de la culture Liangzhu, suggérant une utilisation à des fins religieuses ou rituelles, les masques sont sans équivalent.

— © Sawada et al. / Scientific Reports 2025 / CC-BY

Une période charnière

Le fait que ces objets, dans certains cas partiellement achevés (crâne perforé, mâchoire en partie aplatie…), aient été négligemment jetés, refléterait une perception différente de la mort et des défunts durant cette époque charnière du Néolithique, caractérisée par le développement de sociétés de plus en plus urbanisées.

« Les Liangzhu en sont venus à considérer les ossements des défunts comme un matériau brut », commente Elizabeth Berger, de l’université de Californie.

De façon également intrigante, les datations au radiocarbone ont révélé que de telles pratiques n’avaient pas persisté plus de deux siècles. Sawada estime que des analyses plus approfondies pourraient permettre de préciser leur lien avec l’évolution de structures sociales et familiales dans la Chine néolithique.

Il y a quelques années, une étude avait éclairé la disparition de la culture Liangzhu.

Par Yann Contegat, le

Source: Live Science

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