Alors qu’il avait été estimé que l’armure de Dendra était uniquement utilisée à des fins cérémonielles par les Mycéniens, qui occupaient autrefois la Grèce continentale et les îles de la mer Égée, une nouvelle étude a permis de démontrer qu’elle était parfaitement adaptée au combat antique.
Combats homériques simulés
Pour mener à bien leur étude, Andreas Flouris, de l’université de Thessalie, et ses collègues ont recruté plusieurs soldats de l’armée grecque. D’une durée de 11 heures, l’expérience a vu l’ensemble des participants revêtir des répliques de cette armure vieille de 3 500 ans (pesant près de 23 kilos chacune), et effectuer différentes tâches (marche, course, utilisation de chars, maniement d’épée, de lance et d’arc et jet de pierres).
Selon Ken Wardle, chercheur à l’université de Birmingham et co-auteur du nouvel article, publié dans la revue PLoS ONE, cette « simulation de combat » correspondait étroitement aux récits de batailles faits par Homère dans l’Iliade. Avec des guerriers d’élite mycéniens lourdement armés attaquant périodiquement l’ennemi et se retirant ensuite des principaux fronts pour se reposer et se restaurer.
Tout au long de l’expérience, les chercheurs ont enregistré la fréquence cardiaque ainsi que la température corporelle centrale et cutanée des participants, procédé à des prélèvements sanguins et estimé le coût énergétique de chaque activité.
Durant les périodes de repos, ceux-ci ont consommé des repas inspirés des récits antiques, comprenant un petit déjeuner et un dîner copieux, et divers en-cas (pain sec, miel, fromage de chèvre…).
Un équipement adapté au combat prolongé
Bien que peu d’archéologues considèrent les récits d’Homère comme des sources fiables pour les guerres de l’âge du bronze, les protocoles rigoureux utilisés pour tester l’armure de Dendra confirment sa praticité en vue d’une utilisation prolongée au combat.
« Les volontaires ont tous complété le programme », souligne Yiannis Koutedakis, également co-auteur de l’étude. « S’ils ont signalé de la fatigue et des courbatures, ils auraient probablement effectué des efforts bien plus violents si leur vie en avait dépendu. »
À l’avenir, une approche similaire pourrait être utilisée pour évaluer celle d’autres équipements anciens.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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