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Arachnides très bien membrés : découverte de 4 nouvelles espèces de mygales gâtées par la nature

Ces organes reproducteurs surdimensionnés permettraient aux mâles d’échapper à un sort funeste

Mygales
Satyrex ferox — © Ibrahim Mohssin Fageeh / Zamani et al / ZooKeys 2025 / CC-BY

Quatre nouvelles espèces de mygales ont été découvertes dans la péninsule arabique et la corne de l’Afrique. Les mâles se distinguent notamment par leurs organes reproducteurs surdimensionnés.

Des mâles bien outillés

Dépourvues de pénis, les araignées mâles utilisent des appendices spécialisés, appelés palpes, pour transférer leur semence dans l’orifice génital de la femelle. Décrites dans la revue Zookeys, les nouvelles espèces possèdent les plus longs exemples jamais documentés chez les mygales, qui leur permettraient d’échapper à un sort funeste.

Ces attributs d’une taille remarquable, ainsi que leurs génomes distincts de ceux de leurs plus proches parentes, ont conduit à la création d’un tout nouveau genre, Satyrex, en référence aux créatures mi-homme mi-bouc de la mythologie grecque, également gâtées par la nature. Ses représentantes sont des araignées fouisseuses, passant la majeure partie de leur vie dans des terriers.

Comme son nom l’indique, Satyrex ferox est un arachnide plutôt farouche. « Lorsqu’ils se sentent menacés, mâles comme femelles adoptent une posture défensive et produisent un puissant sifflement en frottant les poils des segments basaux de leurs pattes avant », explique l’arachnologue iranien Alireza Zamani, auteur principal de la nouvelle étude.

Observée à Oman et au Yémen, l’espèce est également la plus imposante des quatre, avec une envergure, pattes dépliées, atteignant 14 centimètres, et des palpes pouvant mesurer jusqu’à 5 centimètres chez les mâles.

Dispositifs anti-cannibalisme ?

Selon Zamani, une telle caractéristique morphologique réduirait le risque que les mâles ne soient dévorés par les femelles lors de l’accouplement, en leur permettant de se tenir à une distance respectable de ces dernières, plutôt que directement sous elles.

Une hypothèse que de futures expériences en laboratoire et observations de populations sauvages pourraient confirmer.

Le réexamen de Monocentropus longimanus, également réputé pour ses palpes allongés, a conduit à son reclassement au sein du genre Satyrex, comportant de ce fait cinq espèces.

Fin 2024, des chercheurs avaient annoncé la découverte d’une nouvelle espèce de mygale à Cuba, la plus grande de son genre.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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