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En supprimant les engrenages et en remplaçant les ressorts par un micromoteur en silicium, une technologie française bouleverse quatre siècles de tradition horlogère.
Les montres mécaniques atteignent leurs limites face aux exigences modernes
Depuis plus de 400 ans, l’horlogerie mécanique repose sur un système de rouages, de ressorts et de vis minutieusement assemblés. Bien que raffinée et symbole d’un savoir-faire précieux, cette technologie montre aujourd’hui ses failles : fragilité aux chocs, besoin d’entretien régulier et consommation énergétique significative.
Dans les années 1970, l’arrivée du quartz avait déjà provoqué une onde de choc dans le secteur. Pourtant, aucune révolution n’avait encore osé faire totalement disparaître les engrenages.
Aujourd’hui, ce besoin de modernisation, accentué par l’évolution des usages, ouvre la voie à des solutions plus résilientes. De plus, elles s’avèrent mieux adaptées aux réalités contemporaines.
Silmach invente un moteur en silicium pour faire tourner les aiguilles sans engrenage
La start-up française Silmach, basée à Besançon, a conçu un moteur micromécanique baptisé MEMS (électromécanique sur silicium), capable de faire tourner les aiguilles d’une montre sans aucun mécanisme traditionnel.
- Ce moteur mesure moins d’un millimètre,
- Il consomme 25 % d’énergie en moins que les systèmes électromagnétiques classiques,
- Il ne nécessite aucun lubrifiant ni entretien régulier.
Contrairement aux mécanismes classiques, ce moteur se soude directement sur une carte électronique. Par conséquent, cela facilite une industrialisation rapide, tout en restant compatible avec les chaînes de fabrication actuelles, notamment celles des smartphones.
Ainsi, cette approche simplifie la production, tout en réduisant les coûts à long terme.
Une autonomie de 2 mois avec 5 minutes de recharge grâce à une microbatterie
Grâce à une microbatterie et une recharge par induction, 5 minutes suffisent pour offrir 2 mois d’autonomie. Cette efficacité énergétique place Silmach parmi les innovations les plus prometteuses du secteur. En effet, le concept a été présenté au CES de Las Vegas 2024, où il a reçu le prix de la meilleure innovation.
En 2025, la première montre MEMS est commercialisée en édition limitée. Silmach l’a remise aux champions du monde de badminton, prouvant ainsi sa robustesse dans des environnements exigeants.
Pour renforcer l’attrait du produit, le design a été confié au célèbre créateur horloger Alain Silberstein, reconnu pour ses formes audacieuses et colorées. De ce fait, ce choix marque la volonté de marier technologie de rupture et élégance visuelle.
Silmach propose une horlogerie plus robuste, plus fine et sans entretien
Là où les grandes maisons horlogères suisses misent encore sur un artisanat complexe, Silmach développe une solution plus robuste, plus fine et plus autonome, tout en préservant l’esthétique des montres à aiguilles. En s’affranchissant des contraintes mécaniques traditionnelles, la start-up conçoit une horlogerie repensée pour le XXIe siècle.
Cette transition ne représente pas seulement une évolution technique. En effet, elle soulève aussi une question plus profonde : peut-on préserver l’âme d’un objet tout en transformant radicalement sa mécanique ? Silmach répond oui, en combinant efficacité industrielle, durabilité et respect du design classique.
Alors que la Suisse domine historiquement le secteur de la montre haut de gamme, l’approche de Silmach pourrait bien bouleverser cet équilibre. En intégrant la microélectronique à l’horlogerie, la start-up française ouvre de nouveaux horizons. Ainsi, entre héritage et modernité, cette montre sans engrenage symbolise peut-être la prochaine grande révolution du temps.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Technologie
La montre en photo n’existe pas