Nous savons tous que les dragons sont des créatures mythologiques dont la réelle existence reste incertaine. En effet, il n’existe aucune preuve scientifique qui puisse affirmer que les dragons existent. Par contre, au lieu d’avoir de véritables dragons dotés de pouvoirs magiques et crachant des flammes aussi brûlantes que celles du soleil, nous avons tout un tas de petits animaux dans la nature qui ressemblent à des dragons. Ces êtres sont souvent des petits reptiles, mais dans ce cas-ci, il s’agit d’une créature marine connue sous le nom de Common Seadragon, ou « dragon des mers communs » en français.
Le dragon de mer, ou Phyllopteryx taeniolatus, est un petit poisson délicat trouvé dans les eaux côtières tropicales du sud et de l’ouest de l’Australie. Les dragons de mer ressemblent beaucoup aux chevaux de mer, ou les hippocampes, et sont en fait étroitement lié à ceux-ci. Il existe deux espèces différentes de dragon de mer : le dragon de mer à feuilles et le dragon de mer rubis. Bien que les deux espèces de dragons de mer aient une forme et une taille similaires, leur apparence est très différente.
Le dragon de mer à feuilles est le maître du camouflage, et peut se cacher si facilement parmi les plantes, qu’il est rarement mangé, malgré les nombreux prédateurs potentiels dans les eaux environnantes. Le dragon marin par contre, est beaucoup moins avantagé. Il n’a que quelques nageoires fines sur le dos, qui lui permettent essentiellement de se déplacer. Le dragon de mer rubis s’est cependant adapté à la vie sur le fond marin, car ses nageoires plumeuses, semblables à de la mauvaise herbe, aident le dragon à se camoufler dans les débris du fond marin.
La vie d’un petit dragon des mers
Le dragon des mers a un long museau en forme de pipe avec une petite bouche terminale. Les femelles sont plus grosses que les mâles, et ont des traits plus marqués. Les dragons des mers possèdent des appendices qui ressemblent énormément à des feuilles ou des algues. Ces appendices sont plus ou moins denses chez les dragons des mers, en fonction de l’espèce concernée. Les dragons des mers sont relativement grands, étant donné qu’ils mesurent environ 30 cm de longueur, mais ils peuvent atteindre les 45 cm.
Ces poissons se déplacent lentement et comptent sur leur camouflage pour se protéger contre la prédation. Ils se déplacent rarement de leur propre chef, et préfèrent dériver dans l’eau, emporter par le courant. Cela est notamment dû au fait qu’il leur manque une queue préhensile qui permet à des espèces similaires de nager et de se guider. L’espèce est assez solitaire étant donné qu’ils sont généralement observés seuls ou en paires. Ils se nourrissent de minuscules crustacés et d’autres zooplanctons en aspirant leurs proies dans leur bouche édentée.
LES DRAGONS DES MERS SONT DE TRÈS MAUVAIS NAGEURS
Comme les hippocampes, ce sont les dragons des mers mâles qui s’occupent des œufs durant leur développement. Les femelles pondent ensuite environ 120 œufs sur la zone de couvée située sous la queue des mâles. Les œufs sont fertilisés et transportés par le mâle pendant environ un mois avant que les nouveau-nés n’en émergent. Les jeunes dragons des mers qui sortent des œufs sont indépendants à la naissance et commencent à manger peu de temps après l’éclosion. Il faut environ 28 mois pour que les dragons des mers atteignent leur maturité sexuelle. L’espèce a ensuite une durée de vie moyenne de six ans.
L’état de conservation des dragons des mers
Les dragons des mers sont protégés dans les eaux de la Nouvelle-Galles-du-Sud et de la Tasmanie. Il figure dans la liste rouge de l’UICN, mais seulement dans la catégorie « données insuffisantes ». Au début du XXe siècle, rien ne semblait indiquer que l’animal était en danger, mais il a été reconnu que l’espèce est plus menacée dorénavant en raison de la surexploitation de l’animal pour le commerce de poissons d’aquarium. Le taux de survie des jeunes dragons des mers est assez faible dans la nature, mais il est d’environ 60 % en captivité.
De plus, l’accouplement en captivité de l’espèce est relativement rare, car les chercheurs ne comprennent pas encore quels facteurs biologiques ou environnementaux déclenchent leur reproduction, si bien que de plus en plus d’espèces sauvages sont capturées. Il existe actuellement plusieurs projets de recherche dont le but est de mieux comprendre le style de vie étrange des dragons des mers. L’une de ces recherches est notamment menée par l’aquarium de Melbourne.