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Nombreux sont ceux à se regarder dans le miroir quotidiennement. Mais est-ce que les animaux peuvent aussi se reconnaître dans un miroir ? Explications.
La conscience de soi
La conscience de soi représente la capacité d’un individu à reconnaître où son corps commence et où il se termine dans l’espace. Et c’est aussi la capacité à expérimenter sa propre personnalité et individualité. Les miroirs permettent de prendre conscience de soi.
Pour savoir si les animaux prennent conscience d’eux-mêmes et se reconnaissent dans un miroir, des spécialistes ont commencé à faire le « test du miroir » en 1970. Ils ont mis une marque visible sur les animaux puis les ont placés devant un miroir.
Le test du miroir
Ceux qui ont réussi le test ont tendance soit à changer de position pour mieux voir la marque, soit à essayer de la toucher. Ce qui est sûr : ils ont tous fait preuve de vigilance et d’une grande attention.
Les scientifiques ont par ailleurs constaté que ce qui se passe généralement est une progression en plusieurs étapes. La première est la réponse sociale dans laquelle l’animal considère qu’il a un nouvel individu en face de lui. La deuxième est l’inspection physique où l’animal touche le miroir et regarde derrière lui. Puis, certains animaux ont des comportements répétitifs où ils ne cessent de reproduire ce qu’ils voient dans le miroir.
Uniquement quelques espèces
Jusqu’à présent, seules quelques espèces ont réussi le test du miroir. Les voici :
- Les éléphants d’Asie : « Les trois éléphants ont affiché un comportement compatible avec le test du miroir et le comportement autodirigé, comme apporter de la nourriture et manger juste devant le miroir (un endroit rare pour une telle activité), des mouvements répétitifs et non stéréotypés du tronc et du corps (les deux verticalement et horizontalement) devant le miroir, et mouvements rythmiques de la tête dans et hors du miroir ; un tel comportement n’a pas été observé en l’absence du miroir », ont expliqué en 2006 les scientifiques qui ont fait les tests sur trois spécimens.
- Les grands singes (bonobos, chimpanzés, orangs-outans, gorilles) : Par exemple, une étude de 1994 a montré que 9 bonobos ont « un intérêt considérable pour le miroir, avec au moins 4 utilisant le miroir pour inspecter une partie de leur corps qui n’était autrement pas directement visible pour eux. De fiables preuves que l’espèce est capable de s’auto-reconnaître. » En 2022, il a toutefois été montré que les gorilles ne sont pas capables de s’auto-reconnaître.
- Les grands dauphins : Parmi les animaux sauvages, ils sont ceux à montrer le plus grand intérêt pour leur propre reflet. Cela a été prouvé grâce à une étude de 1994. « Les cinq dauphins ont examiné leurs marques pendant le test du miroir et ils ont tous joué avec des objets devant le miroir, ce qui suggère l’auto-examen. »
- Les orques : D’après une étude publiée en 2001, elles ont affiché « des comportements de vérification d’urgence, essentiellement en vérifiant si leurs mouvements correspondaient à ce qu’elles voyaient dans le miroir. Cela implique qu’elles doivent avoir une certaine conscience de leur position et qu’elles peuvent comprendre la correspondance entre le reflet et leur propre corps. »
- Les pies eurasiennes : Une étude de 2008 montre que les pies marquées qui voient leur reflet dans un miroir tentent d’enlever la marque de leur corps. Cela signifie que les oiseaux peuvent comprendre que l’image réfléchie par le miroir n’est pas un autre individu, mais eux-mêmes.
- Les fourmis : En 2015, des chercheurs parisiens ont découvert que « les fourmis se comportent différemment en voyant leur reflet dans un miroir que lorsqu’elles se trouvent devant des compagnons de nid vus à travers une vitre. Elles font des mouvements rapides de leur tête et de leurs antennes vers la gauche et la droite, touchent le miroir, se déplaçent à différentes distances du miroir tout en restant attentives à celui-ci, allant même parfois jusqu’à toiletter ou nettoyer leurs jambes et leurs antennes. »