La plus ancienne forêt du monde vient d’être découverte dans le nord de l’Etat de New York, à l’ouest de la rivière Hudson et au sud de l’Albanie. Cette révélation marque l’apparition d’arbres modernes plus tôt que ce qu’on avait imaginé.
Un véritable réseau de racines fossilisé
Découverte dans une carrière de calcaire du Caire, une ville du comté de Greene, à New York, il ne reste de cette forêt vieille de 386 millions d’années qu’un réseau de racines fossilisé. Selon les chercheurs, l’ancienne forêt peuplée d’arbres géants se serait étendue en Pennsylvanie et au-delà. Elle détrône le record jusque-là détenu par la forêt de Gilboa, située à 40 kilomètres de là, qui est âgée de 380 millions d’années.
Du fait de la proximité avec la rivière Hudson, des fossiles de poissons ont également été retrouvés.
Une forêt pleine de surprises
Cette ancienne forêt ne manque pas de susciter quelques surprises. Les chercheurs sont particulièrement étonnés de voir que des plantes dont on pensait qu’elles avaient des préférences d’habitat exclusives grandissaient ensemble dans l’ancien delta de Catskill. De plus, les arbres découverts se reproduisaient apparemment grâce à des spores unicellulaires et non des graines multicellulaires. Trois types d’arbres différents ont été observés : les cladoxylopsides, des sortes de grandes fougères primitives sans feuilles vertes plates également retrouvées dans la forêt de Gilboa, les archaeopteris, semblables à des conifères modernes mais avec des feuilles plates et vertes, et un troisième type d’arbre encore non identifié.
Les chercheurs supposent que la forêt a été détruite par une inondation.
Une étape clé dans l’histoire climatique de notre planète
Les forêts ont joué un rôle primordial dans le climat et dans la transformation de notre planète, et c’est pourquoi cette découverte est fondamentale. “Dans le but de vraiment comprendre comment les arbres ont commencé à capturer le dioxyde de carbone de l’atmosphère, nous avons besoin de comprendre l’écologie et les habitats des plus anciennes forêts, et leur système d’enracinement”, déclare le docteur en sciences de la terre et de l’océan Chris Berry de l’université Cardiff, co-auteur d’une étude sur les forêts anciennes dans la revue Current Biology. Comme les plantes ont développé des racines épaisses d’une grande longévité et riches en carbone, les chercheurs ont compris qu’elles retiraient le dioxyde de carbone de l’atmosphère, modifiant de façon fondamentale la composition globale de l’air de la planète. Les plantes elles-mêmes sont ainsi devenues des puits de carbone importants.
Un rappel, une fois de plus, de la nécessité de prendre soin de nos forêts…
Par Maurine Briantais, le
Source: Livescience
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