En 2015, un agent de conservation de la Colombie-Britannique, au Canada, a fait la une des journaux après avoir été congédié pour avoir refusé de tuer deux oursons. Depuis lors, il a mené une longue bataille juridique pour s’opposer contre l’injustice de ce renvoi. Après près de cinq ans d’attente et de lutte, il a enfin remporté son procès.
Une affaire qui a fait beaucoup de bruit en Colombie-Britannique
En 2015, Bryce Casavant a abattu une femelle ours noir qui fouillait dans un congélateur. Il a cependant refusé de se conformer aux ordres d’également tuer ses petits. Au lieu de cela, il a emmené les oursons chez un vétérinaire. Face à ce refus de tuer les deux oursons, Casavant a été suspendu sans solde pour finalement être définitivement licencié. Comme motif de renvoi, ses anciens employeurs avaient soulevé le fait qu’il avait défié les instructions données par son superviseur qui avait ordonné l’exécution des oursons « au motif qu’ils s’étaient habitués à la nourriture humaine », ont indiqué les documents judiciaires de l’affaire.
Il est à savoir que les oursons avaient alors été placés dans un centre de rétablissement géré par la North Island Wildlife Recovery Association à Errington, puis ils ont été relâchés dans la nature. Robin Campbell, le gestionnaire du centre de récupération, a notamment déclaré que l’agent de conservation avait fait ce qu’il fallait, car les oursons n’étaient pas habitués aux humains et pouvaient être réintroduits dans la nature. « La mère ours était un problème, mais ses petits n’ont rien fait », avait déclaré Campbell au journal communautaire North Island Gazette.
Et Robin Campbell n’a pas été le seul à défendre la cause de Bryce Casavant puisqu’une pétition en ligne avait été lancée, demandant à la ministre de l’Environnement, Mary Polak, de réhabiliter l’agent. Il avait reçu tout autant de soutien de la part des internautes sur les réseaux sociaux. Malgré son renvoi, Bryce Casavant n’est pas resté longtemps inactif, puisqu’en plus du procès qu’il a intenté, il a pris un poste au ministère des Forêts après son licenciement et il s’est même présenté aux élections en 2017, a rapporté le journal canadien Global News.
Un immense soulagement après cinq longues années de bataille juridique
Casavant a passé des années à lutter contre l’injustice de son licenciement et finalement, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique a statué en sa faveur. En effet, les procédures disciplinaires concernant le cas Casavant auraient dû être traitées conformément à la Police Act de la province. Cela signifie que Casavant était dans son droit quand il a soutenu qu’en tant que constable nommé en vertu de la loi, il avait le droit de prendre la décision finale quant à l’utilisation ou non d’une arme à feu.
Le soulagement de l’ancien agent de conservation est évident, mais mélangé avec un peu de regrets. « J’ai l’impression que les nuages noirs qui pèsent sur ma famille depuis des années commencent enfin à se dissiper. Mais le moment est doux-amer, parce que je n’aurais jamais dû exécuter ce tir », a déclaré Cassavant à The Guardian. Par ailleurs, il est important de savoir que si Casavant a gagné sa bataille judiciaire, il ne réintègrera pas son poste d’agent de conservation. En effet, la cour a statué qu’elle laisserait les parties régler les conséquences de sa décision. Entre autres, il faut noter le fait que les résultats de ce procès sont également une victoire pour les militants pour la protection des animaux qui ont pointé du doigt la facilité avec laquelle les agents de conservation de la province décident de tuer les ours de la région.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: The Guardian
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