La décision du président américain Donald Trump de sortir les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat a beaucoup fait réagir, aussi bien dans le pays que dans le reste du monde. De nombreux partis ont pris position pour défendre coûte que coûte l’objectif de réduction des gaz à effet de serre instauré par l’accord. Nouvelle étape dans cette « résistance écologique » : la Californie vient de signer un accord sur le climat avec la Chine.
UNE RÉSISTANCE ÉCOLOGIQUE AMÉRICAINE ?
La politique de Trump en matière d’écologie est plus que contestée et il semblerait que son retrait de l’Accord de Paris soit rapidement devenu le symbole et le catalyseur de cette opposition. Nombreux sont ceux qui souhaitent défendre la ligne de conduite fixée par le traité. C’est ainsi que plusieurs gouverneurs, aussi bien démocrates que républicains, se sont réunis dans la Climate Alliance, et se veulent de conserver les objectifs de l’Accord de Paris en dépit de l’action du gouvernement fédéral.
Encore plus important, cette « résistance écologique » face à la politique du président américain a donné naissance à un mouvement nommé « We Are Still In ». Ce groupe réunit aussi bien des gouverneurs membres de la Climate Alliance que des universitaires, plus de 200 maires, des dirigeants de grands groupes comme Facebook, Apple, Google, Nike ou Mars, etc.
Ces hommes et femmes (qui par leurs fonctions et mandats représentent près d’un tiers de la population américaine et six mille milliards de dollars dans l’économie du pays) ont fait une déclaration commune aux Nations Unies pour dire qu’ils faisaient toujours partie de l’Accord de Paris. Une nouvelle étape dans ce mouvement vient d’être franchie avec la signature d’un accord historique entre la Californie et la Chine.
LA CHINE ET LA CALIFORNIE ALLIÉES POUR DÉFENDRE LE CLIMAT
La Chine a beau toujours être le premier pollueur de la planète, le pays semble avoir pris conscience de la nécessité d’une transition écologique. Le gouvernement chinois investit massivement dans le solaire, l’éolien ou le nucléaire et dans le même temps réduit sa production d’électricité provenant du charbon. D’ambitieux projets d’énergies renouvelables fleurissent aux quatre coins du pays. La Chine a aussi été parmi les premiers à critiquer la prise de décision de Donald Trump et le pays a déjà annoncé un accord avec l’Union Européenne pour poursuivre les efforts débutés avec l’Accord de Paris.
Il parait donc presque naturel de voir la Chine s’associer avec la Californie. L’État américain est l’un des pionniers en matière de politique écologique et a réussi à produire près de 80 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables. Jerry Brown, le gouverneur californien est membre de la Climate Alliance et ne compte donc pas arrêter ses objectifs à cause du retrait de Donald Trump. Profitant de sa visite en Chine, il a donc signé un accord avec le pays où les deux partis s’engagent à travailler ensemble pour réduire les gaz à effet de serre.
UN COUP DE REVERS POUR LA POLITIQUE DE TRUMP ?
La Californie est un État de plus de 40 millions d’habitants, soit plus que de nombreux pays. Ses prises de décisions et un accord comme celui-ci peuvent donc avoir un réel impact. Comme le souligne le gouverneur Brown, « le pouvoir des États ne devraient pas être sous-estimé ». Le retrait imposé par Trump vient en effet rappeler les contre-pouvoirs du système américain, des contre-pouvoirs qui semblent bien déterminés à jouer leur rôle et à s’opposer au président.
Cet accord entre la Californie et un gouvernement étranger marque en tout cas une rupture avec l’État fédéral. Une rupture qui, si elle est suivie par d’autres, pourrait amener à une réelle crise du pouvoir américain, remettant totalement en cause l’autorité du président. Si l’on pensait qu’après le retrait de l’Accord de Paris, les États-Unis se retrouveraient seuls sur la scène internationale, il se pourrait que ce soit avant tout Donald Trump qui soit seul, et non son pays.
Par Adrien Bertoni, le
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