Faire exécuter des loups pour protéger le bétail des agriculteurs ne serait en réalité d’aucune efficacité. Alors que Ségolène Royal autorisait, en juillet dernier, la création de brigades d’abattage, une étude internationale révèle l’échec de cette pratique.
Pour protéger les troupeaux, les éleveurs américains ont souvent recours à l’abattage des prédateurs comme le loup. En s’inspirant de ce modèle, la France a décidé de protéger ses éleveurs, dont le bétail serait victime d’attaques de plus en plus fréquentes. La ministre française de l’environnement a alors fait passer un arrêté autorisant la mise à mort de 36 loups sur l’ensemble du territoire.
Mais selon une étude parue dans la revue scientifique « Frontiers in Ecology and The Environment » et menée dans différentes fermes des Etats-Unis et d’Europe, cette méthode serait en réalité inefficace.
En comparant 12 méthodes de protection du bétail, dont 7 utilisant la mise à mort du prédateur, les chercheurs se sont aperçus que seules 6 méthodes, dont 4 épargnant la vie de l’animal étaient efficaces.
Chasse, pièges, appâts empoisonnés et autres méthodes mortelles augmentent les dégâts infligés aux troupeaux dans 43% des cas. Au contraire, les méthodes n’entraînant pas la mort du prédateur, réduisent les attaques dans 80% des cas étudiés. Ainsi, l’utilisation de rubans répulsifs ou le dressage d’un chien de troupeau est en réalité bien plus efficace que la barbarie du fusil.
« Tuer des loups qui jouent un rôle essentiel dans la structure familiale et dans la recherche de nourriture peut rendre les autres éléments de la meute plus agressifs », explique les chercheurs. Car le loup est un animal social. Dès lors où un membre important de la meute est tué, le reste de la communauté perd ses repères et se rabat sur des proies plus faciles.
L’abattage de cette espèce protégée, en plus d’être inutile, contribue ni plus ni moins à sa mise en danger. De plus, comme chaque animal, le loup est capital à l’équilibrage et à la préservation de la biodiversité. Ainsi, découvrez comment les loups façonnent les rivières et créent plus de vies qu’ils n’en prennent.
Par Victoria Ouicher, le
Source: Mr Mondialisation
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