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Une comète vieille de 10 milliards d’années défie les lois de l’astronomie et relance la piste extraterrestre

Et si une comète vieille de 10 milliards d’années cachait des secrets bien plus grands que prévu ? Depuis quelques mois, l’objet interstellaire 3I/ATLAS intrigue la communauté scientifique. Son comportement ne colle pas aux modèles connus. Et ce n’est pas de la science-fiction.

Illustration d’une comète interstellaire se dirigeant vers le Soleil, avec une queue lumineuse orientée de façon inhabituelle dans l’espace.
Vue artistique d’une comète interstellaire ancienne dont la trajectoire et la queue défient les modèles astronomiques actuels – DailyGeekShow.com / Image Illustration

3I/ATLAS : une comète interstellaire rarissime qui traverse notre système solaire

Repéré le 1er juillet par le réseau ATLAS, ce corps céleste ne vient pas du voisinage. Il provient de l’espace interstellaire, tout comme ‘Oumuamua (2017) et 2I/Borisov (2019). Pourtant, là où ses prédécesseurs avaient laissé les astronomes sur leur faim, 3I/ATLAS dévoile une activité inattendue, presque provocante.

Actuellement, il se déplace sur une trajectoire de fuite. Il traverse notre système solaire comme un voyageur pressé. Pourtant, sa queue cométaire ne se comporte pas du tout comme prévu. Elle semble littéralement aller à contre-courant des lois physiques qu’on applique aux comètes depuis des décennies.

Face à ce comportement singulier, les chercheurs sont amenés à revoir leurs modèles. Une comète interstellaire est déjà une rareté. Mais une comète interstellaire active, observée en temps réel avec autant d’anomalies, relève de l’événement historique. Ainsi, chaque donnée collectée pourrait révéler un pan méconnu de l’origine des systèmes planétaires.

Une anti-queue orientée vers le Soleil : le mystère d’une queue cométaire à contre-sens

Traditionnellement, les comètes libèrent des gaz et des poussières à l’approche du Soleil. Cela forme une traînée qui s’éloigne de l’étoile. Cependant, dans le cas de 3I/ATLAS, les premières données — notamment celles du Nordic Optical Telescope — ont montré l’inverse. Une anti-queue, littéralement orientée vers le Soleil.

Bien que ce phénomène puisse parfois s’expliquer par une illusion d’optique, cette fois-ci, les spécialistes sont formels. Il s’agirait bien d’une vraie anti-queue physique. Elle serait formée par des particules étonnamment grosses et lentes à réagir au rayonnement solaire. En effet, elles auraient mis plusieurs mois à changer de direction. Cela a laissé place progressivement à une queue plus classique.

Une comète primordiale riche en CO2 : un aperçu chimique de l’univers naissant

Ce qui rend l’étude de 3I/ATLAS particulièrement précieuse, c’est son ancienneté estimée à 10 milliards d’années. Ce vestige des premières époques cosmiques transporte avec lui une chimie primitive. Elle est restée intacte dans les glaces profondes de l’espace interstellaire.

Contrairement aux comètes « classiques » dont l’activité est souvent due à l’eau sublimée, ATLAS semble libérer du CO2 en priorité. Cela suggère une composition plus ancienne ou différente. Par conséquent, il s’agit d’un véritable cadeau pour les astronomes. Ces derniers comptent bien observer sa montée en activité jusqu’à son passage au plus près du Soleil, prévu en 2025.

Une thèse extraterrestre controversée mais fascinante ressurgit grâce à l’énigmatique anti-queue

Naturellement, il n’en fallait pas plus pour relancer les hypothèses les plus audacieuses. Le physicien Avi Loeb, déjà très médiatisé pour ses idées sur ‘Oumuamua, imagine que cette anti-queue pourrait ressembler à un système de propulsion ou de freinage contrôlé. Un genre de « poussée inverse » qui ferait de 3I/ATLAS non plus une simple comète, mais une sonde artificielle

Faut-il y croire ? La prudence reste de mise. Néanmoins, cette comète rappelle que la connaissance du cosmos demeure incroyablement fragmentaire. En d’autres termes, chaque objet venu d’ailleurs constitue une pièce de puzzle dans la quête de compréhension de l’univers. Parfois, certaines pièces ressemblent à autre chose que ce à quoi on s’attendait.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

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