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Ce champignon mortel a un effet étrange sur une grenouille australienne

Ces découvertes contribuent à éclairer les interactions complexes hôte-pathogène

Litoria verreauxii verreauxii — © CSIRO / CC-BY

Décimant les populations d’amphibiens du monde entier, l’infection par le champignon chytride semble pousser des grenouilles australiennes à sauter plus loin. Ce qui augmenterait les chances qu’elles se reproduisent, et transmettent le pathogène.

Une expérience révélatrice

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Animal Conservation, Alexander Wendt, de l’université de Melbourne, et ses collègues ont étudié les effets physiologiques de l’infection par cet organisme fongique chez la grenouille alpine de Verreaux (Litoria verreauxii alpina). Une espèce menacée, endémique de la côte sud-est de l’Australie.

L’expérience à impliqué 60 batraciens répartis en deux groupes, infectés ou non par le champignon chytride. Les animaux ont été exposés à des températures extrêmes, et la distance qu’ils couvraient lors de leurs sauts évaluée.

Six semaines après l’infection, les grenouilles touchées sautaient près de 24 % plus loin que leurs congénères saines. Un effet assez inattendu, étant donné que celle-ci est connue pour entraîner des puissantes réactions immunitaires qui épuisent la plupart des espèces infectées.

« Les réactions physiologiques semblent dépendre de l’espèce, avec certains avantages observés lors de la phase initiale de l’infection [plus longue chez L. verreauxii alpina] », écrivent les chercheurs.

Champignon chytride au microscope — © MidgleyDJ / Wikimedia Commons

Favoriser les chances de reproduction des grenouilles (et de transmission du pathogène)

La réponse immunitaire faible des grenouilles alpines de Verreaux et l’augmentation de leur détente les aideraient à trouver un partenaire et se reproduire avant que l’infection ne s’aggrave. D’autres espèces de batraciens infectées par le champignon chytride sont connues pour augmenter la fréquence de leurs appels reproductifs.

Une brève augmentation de la capacité de saut profiterait également au pathogène. « D’un point de vue évolutif, il est logique que le champignon améliore les capacités physiques de l’hôte afin de favoriser sa transmission », note l’équipe.

Ces découvertes contribuent à éclairer les interactions complexes hôte-pathogène, avec des implications pour la conservation des espèces concernées.

Il y a quelques années, des chercheurs s’étaient penchés sur un parasite s’emparant du cerveau des escargots et les poussant à danser.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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