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Ces poteries millénaires auraient été utilisées comme grenades explosives durant les croisades

« Nos travaux indiquent qu’il ne s’agissait pas de poudre noire mais d’un matériau explosif inventé localement »

— Sammy33 / Shutterstock.com

L’analyse de résidus trouvés dans d’anciens récipients en céramique mis au jour à Jérusalem suggère que ces objets datant des XIe et XIIe siècles pourraient avoir été utilisés comme armes explosives.

Des grenades rudimentaires

De forme sphérique avec une base conique, ces artefacts emblématiques utilisés entre les IXe et XVe siècles ont été trouvés dans toutes sortes de contextes archéologiques à travers le Moyen-Orient. Si différentes recherches ont montré que de tels objets, conservés dans des musées du monde entier, avaient été utilisés pour stocker de la bière, du mercure, de l’huile ainsi que des remèdes, il semble qu’ils aient également pu avoir une fonction bien différente.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PLoS One, Carney Matheson et ses collègues de l’université Griffith ont analysé des tessons découverts à Jérusalem dans les années 1960 et constaté que ceux-ci présentaient des traces de matière inflammable et explosive, suggérant leur utilisation comme des sortes de grenades à main rudimentaires.

Selon l’équipe, ces armes auraient été utilisées par les habitants de Jérusalem durant les croisades (1095-1291), violente série de guerres de religion initiée par l’Église et visant à reprendre la ville sainte aux musulmans. Une explication étayée par différents textes anciens, mentionnant de petits dispositifs explosifs, produisant de puissantes détonations ainsi que des éclairs lumineux, lancés sur des bastions de croisés.

— © Matheson et al. / PLoS One 2022

Un matériau explosif inventé localement

Certains chercheurs avaient suggéré que les engins explosifs de l’époque contenaient de la poudre noire, impliquant que ce mélange déflagrant originaire de Chine et n’ayant été introduit en Europe qu’au XIIIe siècle ait pu arriver au Moyen-Orient entre le IXe et le XIe siècle. Ce qui ne semblait toutefois pas être le cas des céramiques récemment analysées, qui auraient été scellées avec de la résine.

« Nos travaux indiquent qu’il ne s’agissait pas de poudre noire mais d’un matériau explosif inventé localement », souligne Matheson. « Une étude plus approfondie de ces récipients et de leur contenu nous permettra de mieux cerner le type de technologie explosive utilisée durant la période médiévale, ainsi que l’histoire de telles armes en Méditerranée orientale. »

Par Yann Contegat, le

Source: Cosmos Magazine

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