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Des milliers de familles forcées de vivre à la rue en Argentine à cause de la pandémie

Plusieurs responsables politiques envisagent de supprimer les aides versées par l'État pour ces familles

― Nora Claudia Mazzini / Shutterstock.com

De nombreuses personnes se sont retrouvées au chômage depuis le début de la pandémie de coronavirus. Ne pouvant plus payer leur loyer, des milliers de familles ont été chassées de leur logement en Argentine. En dernier recours, ceux-ci ont installé des camps de fortune sur des terrains inoccupés dans l’agglomération de Buenos Aires. Cependant, ils pourraient encore se retrouver expulsés de ces terrains.

Des victimes de la pandémie

Depuis fin juillet dernier, plus de 2 500 familles expulsées de leur logement ont élu domicile sur un terrain abandonné de 100 hectares, dans le sud de l’arrondissement de Presidente Perón. En guise de logements, ces derniers ont installé des tentes et ont fabriqué des cabanes à partir de bâches, de cartons et de tôle, ce qui les protège à peine des différentes intempéries et du froid hivernal.

« Ce sont en majorité des jeunes couples qui, jusque-là, vivaient avec leurs parents, ou des familles qui, un beau jour, n’ont plus réussi à payer leur loyer. Le bruit s’est répandu qu’un terrain était occupé, et ils y sont allés dans l’espoir d’obtenir un lopin », explique Nidia Baez, militante de Barrios de Pie. Cette dernière visite régulièrement les camps de fortune pour y apporter son aide. Elle y distribue de la nourriture, des vêtements et participe à l’organisation de soupes populaires qui sont souvent les seuls repas dont bénéficient les familles sur place.

Ana Rolon, mère de trois enfants, expulsée du logement qu’elle louait, a exprimé sa détresse sur la station Radio Con Vos. Elle explique que les familles se trouvant dans la même situation que la sienne n’ont pas eu le choix. Ils ont besoin de ces terres pour que leurs enfants puissent grandir ailleurs que sous les ponts, à devoir fouiller les poubelles pour se nourrir et luttant contre le froid glacial ainsi que la maladie. « Si on me chasse, je ne sais pas ce que je ferai, je finirai dans la rue, sous la même bâche, avec mes enfants. Nous espérons que le gouvernement va réévaluer notre situation. »

La classe politique est divisée sur la façon de réagir à la situation

Nidia Baez indique que certaines familles puisent dans les allocations pour acheter des matériaux pour se protéger du froid. Malheureusement, plusieurs responsables politiques envisageraient de supprimer les aides pour ceux-ci. Sergio Massa, le président de la Chambre des députés, annonce notamment qu’ils vont probablement suspendre les aides versées par l’État pour ceux qui occupent illégalement les terrains. Une décision pour éviter que les gens ne tombent dans le « je fais ce que je veux ».

En outre, d’autres personnalités politiques revendiquent des mesures plus strictes pour les occupants des terrains. Sergio Berni, le ministre de la Sécurité pour la province de Buenos Aires, pense notamment qu’il est nécessaire de les envoyer en prison. A contrario, d’autres membres du gouvernement pensent plutôt qu’il s’agit d’une urgence sociale à laquelle le gouvernement devrait répondre par le biais de programmes et de plans.

Par Kanto Andriamanjatoson, le

Source: Courrier international

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  • Ce n’est pas à cause de la pandémie mais des décisions prises par leur gouvernement de pourris, un peu comme chez nous et de la plupart des autres pays de la planète, même ceux qui se prétendent des paragons de la démocratie/civilisation.