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Le gouvernement interdit la chasse à la glu mais uniquement cette année

La France est le dernier pays de l’Union européenne à encore autoriser cette pratique

Jugée comme cruelle et barbare, la chasse à la glu est une technique traditionnelle encore pratiquée dans certaines régions de la France pour attraper des oiseaux. D’ailleurs, la France est le seul pays de l’Union européenne à encore autoriser cette pratique. Mais une nouvelle directive de l’Élysée va y mettre un frein pour cette année.

Une interdiction répondant à une demande de la Commission européenne

La France a décidé de suspendre la pratique de la chasse à la glu pour la saison de chasse de cette année. Il a ainsi été décidé que le quota de chasse aux grives et aux merles noirs en ayant recours au gluau sera mis à zéro. Cette suspension est cependant temporaire dans la mesure où le gouvernement s’est abstenu d’abolir la pratique controversée qui est largement critiquée par les organismes de protection des animaux, et qui est interdite par la réglementation de l’Union européenne. Cette décision d’Emmanuel Macron est intervenue après une réunion avec la ministre de l’Environnement, Barbara Pompili, et le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen.

C’est également une réponse à la demande de l’Union européenne de réexaminer les pratiques de chasse aux oiseaux en France, sous peine d’éventuelles poursuites judiciaires. En effet, la France est le seul pays de l’Union européenne à autoriser la capture d’oiseaux avec des gluaux et d’autres méthodes traditionnelles, telles que les collets et les filets, et ce, malgré une interdiction de l’Union européenne datant de 1979 par le biais de la directive Oiseaux. Actuellement, la chasse à la glu est surtout utilisée dans cinq départements du sud-est de la France où elle est pratiquée à titre dérogatoire de la directive Oiseaux, profitant d’un statut de tradition dans la région.

La technique de la chasse à la glu consiste à enduire une branche ou une brindille d’une substance adhésive dans le but de capturer les oiseaux qui viennent s’y poser. Les oiseaux capturés sont ensuite placés dans des cages et sont utilisés comme appelants pour attirer d’autres oiseaux sauvages avec leurs chants, permettant ainsi aux chasseurs de les chasser plus facilement au fusil. Les grives et les merles noirs sont les principales cibles de cette méthode de chasse. Malheureusement, de nombreuses autres espèces ont également été affectées par la chasse à la glu, et parmi elles figuraient des espèces protégées.

— Urvashi-A / Shutterstock.com

Une décision qui a provoqué le ravissement de certains et l’indignation de certains autres

Cette décision a été saluée par les défenseurs des animaux, notamment par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui a rapporté que plus de 150 000 oiseaux par an périssent à cause de cette pratique. De son côté, la FNC a fait part de son indignation face à la mesure. La fédération a fait valoir que la chasse à la glu ne concerne que 0,001 % – soit environ 30 000 individus – de la population européenne de grives et de merles noirs, estimée à plus de 700 millions d’individus. Les responsables de la fédération ont également expliqué que même si d’autres espèces d’oiseaux étaient effectivement affectées par cette pratique, les oiseaux capturés n’étaient pas forcément tués.

Willy Schraen a en effet affirmé que « cette forme traditionnelle de chasse n’a pas d’impact sur la biodiversité et est sélective ». Ce n’est pourtant pas l’avis des militants environnementaux. Ces derniers ont expliqué que certains oiseaux sont effectivement libérés par les chasseurs, mais dans la mesure où ils perdent beaucoup de plumes à cause des gluaux, ils finissent par mourir rapidement après la capture. Certains autres meurent également avant d’être libérés en essayant de s’échapper. Quoi qu’il en soit, la FNC a décidé de camper fermement sur sa position et d’attaquer l’État en justice. « On a une chasse légale qui vient d’être arbitrairement arrêtée, c’est inacceptable… c’est une décision prise dans un contexte très politique, où les pressions sont fortes », a déclaré Schraen durant une interview sur BFMTV.

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