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Fin des terrasses chauffées, parcs naturels… le Conseil de défense écologique annonce ses mesures

"On ne peut pas chauffer à plein régime en hiver, pour le simple plaisir de boire son café en terrasse en ayant chaud"

― Jo Bouroch / Shutterstock.com

Le Conseil de défense écologique s’est réuni lundi afin de réfléchir aux propositions amenées par la Convention citoyenne pour le climat. Parmi ces mesures, l’interdiction des terrasses chauffantes, rénovations thermiques, parcs naturels… Concrètes et nécessaires, certains se lamentent que la mise en place de ces mesures ne soit trop longue, et que d’autres mesures importantes n’aient, elles, pas été prises.

Rénovation thermique, interdiction du chauffage extérieur, création de parcs naturels…

Le Conseil de défense écologique, conseil restreint de ministres en charge de la transition écologique, s’est réuni en début de semaine afin d’aborder les thèmes pour une meilleure transition écologique et solidaire. Après les résultats de la Convention citoyenne pour le climat, la réunion du Conseil de défense écologique était attendue pour amener des mesures concrètes. Parmi elles, les terrasses chauffées en hiver vont être interdites. À partir du printemps 2021, cette « aberration écologique », comme la nomme Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, sera bannie. « On ne peut pas chauffer à plein régime en hiver, pour le simple plaisir de boire son café en terrasse en ayant chaud », ajoute-t-elle.

Tout juste annoncée, cette mesure commence déjà à s’attirer les foudres de ceux qui pensent que l’économie à court terme est plus importante que l’écologie : ainsi, le député européen Thierry Mariani a tonné que c’était une décision « suicidaire, irresponsable ! », alors que la crise du Covid-19 a mis sous l’eau nombre de cafés et restaurants. Pour lui, ce serait « le meilleur moyen de leur faire faire faillite encore plus vite ». « Si je n’ai pas de terrasse chauffée, j’ai moins 50 % sur mon chiffre d’affaires », selon un restaurateur parisien. Mais l’argument de la ministre et du Conseil de défense écologique va dans le sens de ce qui a déjà été fait dans plusieurs pays d’Europe du Nord.

Des mesures trop longues à mettre en oeuvre ?

Parmi les autres mesures annoncées, il y a la rénovation thermique des bâtiments. Le gouvernement s’apprête à introduire par décret la performance énergétique parmi les critères de « décence » d’un logement, et ce, à partir du 1er janvier 2023. « Cela permettra aux personnes qui vivent dans ces passoires thermiques – des logements qui consomment plus de 500 kW/h au m2 par an – d’exiger du propriétaire qu’il fasse des travaux, au risque que le juge interdise à ce dernier de percevoir un loyer, voire interdise la location d’un tel logement », explique la ministre.

Les mesures annoncées signent également la fin des chaudières au fioul ou au charbon, qui ne pourront être installées dans des logements neufs, et qui ne seront pas rénovées en cas de panne. À partir de janvier 2022, ces chaudières devront être remplacées par des chaudières plus écologiques. Les ménages les plus modestes pourront bénéficier d’aides jusqu’à 80 %. Par exemple, comme l’explique Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État, le dispositif « Ma prime rénov » va être augmenté de 2 milliards d’euros, sachant qu’il est actuellement de 800 millions. Deux parcs naturels vont être créés, dans le Vaucluse et en Picardie maritime, et la forêt de la Robertsau, en Alsace, deviendra une réserve naturelle nationale. Enfin, une plateforme des friches laissées à l’abandon après la démolition d’entreprises va être mise en ligne, et une circulaire envoyée aux préfets afin de lutter contre l’artificialisation des sols lorsque de nouvelles implantations commerciales sont créées. Le but affiché est de « diviser par deux la bétonisation de la prochaine décennie ».

Toutefois, de nombreuses personnalités politiques ne sont pas satisfaites de ces mesures. Ainsi, Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Écologie Les Verts (EELV), a déploré que le Conseil de défense écologique « c’est un gadget (…), c’est pour faire un peu de tralala, nous, nous disons : appliquez la Convention citoyenne pour le climat et dépêchez-vous parce qu’il reste moins de 600 jours, ce gouvernement est quasi fini et ce mandat est gâché pour le climat pour l’instant ». Car, avant que ces mesures, qui ne doivent pas être mises en place avant quelques années, soient acceptées, il faut d’abord passer par un long arsenal législatif. Ainsi, ces mesures doivent être approuvées dans le plan de relance du gouvernement, qui sera présenté le 24 août. Si, comme le souhaite le président de la République, la lutte contre le réchauffement climatique doit être inscrite dans la Constitution, il faudra passer par un arsenal législatif complexe. Pour Matthieu Orphelin, député ex-LREM, ces mesures vont « dans la bonne direction », mais ne doivent pas être des « demi-mesures ». Par exemple, le critère de décence d’un logement « ne correspond même pas à l’étiquette G du diagnostic de performance énergétique ». Les Amis de la Terre craignent que les entrepôts de commerce en ligne, comme Amazon, échappent à la législation, et Greenpeace regrette que ces mesures ne soient appliquées qu’à l’horizon 2023.

Par Marine Guichard, le

Source: Le Figaro

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  • Nous aimions aller en famille au bord de la mer, chaque saison, pour l’oxygène (sans masque, ridicule dans les zones aérées !) et, oui, nous réfugier à l’abri du vent et sous un chauffage de terrasse, boire un chocolat chaud. J’aimerais qu’on m’explique pourquoi on tolère les voitures, les fumées d’usine, les pesticides, le tabac, le plastic, mais qu’on nous interdirait d’aller à la mer où le grand air nous protège des virus ?! A noter, les magasins de bricolage qui vendent des chauffages d’extérieur ! Psychose collective autour d’un virus, écologie qui ne vise pas l’essentiel : on nous prend pour des cons !