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La mort due au Covid-19 d’une médecin enceinte de 8 mois suscite l’émoi de l’Algérie

Le directeur de l'hôpital lui avait refusé le congé maternité auquel elle avait pourtant droit

Une docteure de 28 ans est décédée en Algérie. Enceinte de 8 mois, elle s’était vu refuser un congé qui lui était pourtant acquis de plein droit. Face à l’ampleur de l’émotion suscitée sur la toile, le ministre de la Santé a ordonné une enquête et le directeur de l’hôpital où elle exerçait a été démis de ses fonctions.

Un refus de congés ayant probablement entrainé le décès

C’est une histoire tragique qui s’est déroulée à l’hôpital de Ras El Oued à Bordj Bou Arreridj, située à 170 km au sud-est d’Alger. La docteure Wafa Boudissa, enceinte de 8 mois, s’était vu refuser un congé par la direction de l’hôpital où elle exerce. Elle a contracté le Covid-19 et y a succombé, ainsi que l’enfant qu’elle portait.

Abderrahmane Benbouzid, le ministre de la Santé, a mis fin aux fonctions du directeur de l’hôpital, dont le nom n’a pas été cité, une sanction administrative. Le ministre a ordonné l’ouverture d’une enquête administrative pour déterminer les circonstances du décès de la docteure Wafa Boudissa. De manière exceptionnelle, l’inspecteur général du ministère de la Santé a été chargé de mener l’enquête.

— Darwin Brandis / Shutterstock.com

Sur les réseaux sociaux, stupeur, colère et incompréhension

Lors d’un reportage télévisé, le ministre, en visite à l’hôpital et au domicile de la docteure, a exprimé son incompréhension devant le fait d’avoir laissé une femme enceinte de 8 mois travailler. À la suite de l’enquête administrative, le dossier peut probablement être transmis à la justice et, si une faute grave est avérée, les responsables pourraient être poursuivis pour homicide involontaire.

Face caméra, les collègues de la victime ont accusé leur hiérarchie d’être responsable de la situation et exigé leur départ. Ils ont précisé avoir tous été d’accord avec le départ en congé de leur collègue, qu’ils avaient tous signé sa requête.

Cette histoire a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, car la victime était prioritaire sur la liste des personnes pouvant partir en congé. Un décret présidentiel stipule en effet que « sont considérées comme prioritaires au titre du congé exceptionnel les femmes enceintes et les femmes élevant des enfants ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques et celles présentant des vulnérabilités médicales ». En Algérie, l’un des pays les plus touchés d’Afrique, le coronavirus a déjà fait plus de 500 morts, contraignant les autorités à rendre le port du masque obligatoire dans l’espace public.

Par Marine Guichard, le

Source: Le Parisien

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