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Le broyage des poussins et la castration à vif des porcelets enfin interdits en France d’ici 2021

Le gouvernement souhaite "définir les pratiques douloureuses" pour le "bien-être" animal

Nouvel espoir pour le bien-être animal. Après l’annonce de la fin du broyage des poussins, Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, a annoncé le mardi 28 janvier que le gouvernement français mettrait également fin à la castration à vif des porcelets d’ici fin 2021. Deux pratiques très controversées qui seront supprimées dans le cadre d’un plan pour l’amélioration du bien-être animal.

Des pratiques atroces de broyage de poussins et de castration à vif de porcelets bientôt interdites

« Aujourd’hui, cette pratique n’est plus supportable« , avait annoncé Didier Guillaume à la fin de l’année 2019 en annonçant l’interdiction du broyage des poussins d’ici fin 2021. De la même manière, « fin 2021, il n’y aura plus de castration des porcelets à vif. Le ministère publiera des textes réglementaires dans les toutes prochaines semaines pour aller vers l’interdiction des pratiques douloureuses dans l’élevage. Fin 2021, plus rien ne sera comme avant« , a-t-il également ajouté en énumérant les diverses mesures du gouvernement pour le bien-être animal.

La castration à vif de porcelets permet avant tout d’obtenir des porcs plus gras et d’éviter les odeurs nauséabondes de verrat qui peuvent se dégager lors de la cuisson de gras de certains « mâles entiers« . « La question de la castration fait débat chez nous et c’est un problème auquel on essaie de trouver des solutions. C’est une pratique traditionnelle qui est imposée pour avoir une bonne qualité de viande, ce n’est pas le signe d’un élevage intensif. Une partie des cochons mâles serait immangeable si on ne les castrait pas« , a expliqué Jean-François Vincent, secrétaire national à la Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France (FNAB).

— Martin Nemec / Shutterstock.com

« Définir les pratiques douloureuses et identifier les alternatives »

Didier Guillaume a également annoncé que le gouvernement français, l’Allemagne et l’Espagne ont « pris la décision de mettre en place un étiquetage des modes d’élevage sur l’ensemble des produits à l’échelle européenne » et sur le bien-être animal, lors d’un conseil des ministres de l’Agriculture qui s’est tenu le lundi 27 janvier à Bruxelles.

Pour approfondir cela, le Centre national de référence pour le bien-être animal est également saisi afin de « définir les pratiques douloureuses et identifier les alternatives ». « Nous avons travaillé avec les vétérinaires prêts à élaborer un protocole pour une prise en charge complète de la douleur« , a expliqué le ministre de l’Agriculture. En renforçant les mesures déjà existantes, le gouvernement souhaite donc améliorer la qualité de vie des animaux d’élevage en mettant fin à des pratiques douloureuses lors des broyages de poussins et la castration à vif de porcelets. Il souhaite aussi protéger ces animaux lors de leur transport.

L’objectif est donc de « forcer les entreprises, la recherche à faire cela fin 2021 (…) et trouver la technique qui marche à grande échelle« , a précisé Didier Guillaume. Le gouvernement souhaite également que les financements de l’État soient « fléchés prioritairement vers des bâtiments favorisant l’expression naturelle des comportements des animaux d’élevage« . De plus, il s’engage à s’investir dans les négociations en cours au sujet de la politique agricole commune (PAC) européenne qui vise à conditionner les financements aux éleveurs qui investissent dans les infrastructures d’élevage respectant le bien-être animal.

« Nous ne prenons pas de mesures antinomiques avec l’économie. Nous prenons des mesures en co-construction avec les éleveurs. » En effet, si le gouvernement français venait à interdire ces pratiques du jour au lendemain, « les gens continueraient à manger des produits importés d’autres pays, et les éleveurs français seraient les grands perdants« , estime Didier Guillaume. « Il y a le bien-être animal, mais je suis aussi attaché au bien-être de l’éleveur, c’est très important« , poursuit-il. Ces mesures permettront également aux consommateurs d’être mieux informés sur les modes d’élevage employés sur les produits qu’ils achètent. Une expérimentation qui débutera « à partir de l’année prochaine et durera deux ans« . « Nous savons que la situation aujourd’hui commence à choquer bon nombre de nos concitoyens. Cette sensibilité n’était peut-être pas celle-là il y a trente ans, mais aujourd’hui c’est réel. Le bien-être animal, ce n’est pas la fin de l’élevage. C’est le mieux de l’élevage« , a également affirmé le ministre.

— Pressurepics / Shutterstock.com

Des associations qui luttent pour le bien-être animal ne sont pourtant pas satisfaites

« Ce ne sont pas des mesures ambitieuses. Ces annonces ont déjà été faites, notamment sur le broyage des poussins et surtout on ne voit pas le plan d’action, ni d’inscription dans la loi« , s’indigne Brigitte Gothière, cofondatrice de L214. « Il ne s’attaque pas au problème de fond. Il n’y a rien sur les conditions d’abattage des animaux, ni sur le plan de sortie de l’élevage intensif. 88 % des Français demandent que l’on sorte de l’élevage intensif. C’est bien que le ministère de l’Agriculture ait pris conscience qu’il y a des fortes attentes en matière de bien-être animal et qu’il martèle que ce sont des êtres sensibles, mais ça ne change rien dans les pratiques. Nous attendons que le gouvernement prenne des actions concrètes et ambitieuses. »

« La véritable annonce serait de fixer une échéance pour l’arrêt de la castration et n’autoriser que les alternatives sauf exceptions pour certaines productions. La prise en charge de la douleur est une fausse bonne solution« , estime à son tour l’Association de protection des animaux CIWF dans un communiqué. Cette association dénonce également l’absence d’annonce concernant l’interdiction de la vente d’oeufs de poules élevées en cage, alors que Emmanuel Macron l’avait annoncée à l’occasion de sa campagne présidentielle.

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  • Et pourquoi pas dès cette année ?!!

    Ah, oui, le temps de mettre en place de nouveaux moyens… ou de se faire encore de l’argent entre temps ?

    • Tout simplement parce que c’est l’Administration qui avait imposé cette méthode d’élimination des poussins au détriment d’une méthode efficace par étouffement qui existait auparavant et qui surtout ne coutait rien. Voilà à quoi servent nos braves fonctionnaires des services vétérinaires. Cela a couté la vie d’une entreprise zélée qui s’est conformée aux élucubrations de ces fonctionnaires

  • Pour Info il n’y a pas si peu on démontrait que la France a elle toute seule exterminait 50 millions de poussins par an, avec l’Allemagne ce chiffre monte a 100 millions (je n’oublie pas le porcelet et leur torture digne des plus pire nazi) et notre ministre dit, je cite « nous mettrons fin a ces pratiques de barbare fin 2021,soit, si on réfléchit bien,100 millions pour la France et 200 millions a deux pays,sans parler des autres barbares de cette méthode,fin 2021 ,mais de qui on se fout de la gueule,c’est ça nos ministres,le jour ou on réglera nos comptes je vous garanti que les juifs et leur Shoah passeront pour des nains de jardin,pitoyable,lamentable,ecoeurant j’en ai marre de ce pays sans foi ni loi,tout se paiera c’est garanti