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La série The Aliens explore les problèmes contemporains au travers d’un récit de science-fiction

Critique sociale, humour et science-fiction, voilà la recette de l’excellente série The Aliens. Dévoilée aux spectateurs britanniques en 2016, elle plonge le spectateur dans un monde où extraterrestres et humains cohabitent pour le meilleur, mais aussi et surtout, pour le pire. Un récit fantastique, un casting de haut vol et des scénaristes imaginatifs, SooGeek vous révèle ce qu’il se cache derrière cet OVNI télévisuel.

 

En 2013, E4 séduisait les amateurs de science-fiction et d’humour gras avec la mémorable Misfits. Depuis, rares étaient les projets à pouvoir concurrencer les aventures de Nathan, Simon, Alisha Kelly et Curtis, et les fans de la saga restaient dans l’attente d’une œuvre de qualité similaire. Il leur aura fallu beaucoup de patience avant de découvrir une nouvelle création originale de la chaîne et de l’équipe à l’origine de Misfits : The Aliens. Sortie tout droit de la tête de Fintan Ryan, la série est souvent comparée à District 9 le film à succès de l’année 2009 et pour cause, tout comme le long-métrage, The Aliens aborde l’invasion extraterrestre sous un nouvel angle.

Ici, pas d’explosion ou d’invasion surprise par des petits hommes verts surarmés aux mauvaises intentions. Dans The Aliens, les extraterrestres sont comme vous et moi, d’apparence humaine, ressentent des émotions et cherchent juste à se trouver une raison de vivre. Tout commence il y a 40 ans quand des extraterrestres atterrissent dans la mer d’Irlande. Petit à petit, ils se mêlent aux humains avant d’être intégrés à la société. Intégrés ? Pas vraiment : cloitrés derrière un mur immense, ils tentent de s’organiser en société et de survivre dans un ghetto lugubre appelé Troy et que les hommes leur ont réservé. Malgré tout, certains arrivent à échanger avec les humains libres, par Internet ou en sortant, de temps en temps, de leur prison.

C’est donc 40 ans après leur arrivée que la série débute. On y découvre Lewis Garvey, un jeune garde rattaché au ghetto qui entretient un certain mépris pour les extraterrestres. Chaque jour, il voit passer des hommes et des femmes semblables à ses proches, à la différence que leurs cheveux, une fois brûlés, laissent échapper une fumée verte hautement hallucinogène. Plus qu’un simple élément de différenciation, les poils sont vendus au marché noir comme drogue à l’intention des humains. Vous vous en doutez, la vie du jeune homme va être entièrement chamboulée : lui qui fréquente sans les remarquer des centaines d’aliens, va découvrir qu’il en est lui-même un. Né d’une mère humaine et d’un père extraterrestre, il va tenter, dans un premier temps, de faire profil bas. C’est sans compter sur sa famille et la femme pour laquelle il éprouve des sentiments forts : très vite il tentera de libérer son père biologique de prison, enfermé pour acte de terrorisme.

aliens-imageVous l’aurez compris, The Aliens nous parle de racisme et ses créateurs ne s’en cachent pas : derrière la haine de l’alien, on trouve aussi mais surtout la haine de l’autre, celui qui nous ressemble mais dont on se méfie. A son message, sa morale, s’ajoute aussi un sujet plus temporel, celui de la crise des réfugiés. Les sujets sont lourds et sérieux mais toujours traités avec légèreté sans jamais trop en faire.

C’est en jouant sur les peurs actuelles des citoyens européens que la série fait un carton : la grande force des scénaristes britanniques a toujours été de cerner les problèmes contemporains et de les adapter sur petit écran, qui plus est lorsqu’ils choisissent de le faire au travers d’une œuvre de science-fiction. Loin d’en être à son premier essai, Fintan Ryan, le créateur de la série, s’est fait une habitude d’illustrer les tourments modernes dans ses œuvres. En 2014, c’était avec In The Flesh qu’il se faisait remarquer, en utilisant les zombies pour traiter des inégalités et de la précarité. Deux ans plus tard, c’est vers les aliens qu’il se tourne mais toujours en restant sur Terre.

Michael-sochaLe message, important, est porté par des acteurs de talent à commencer par Michael Socha (This is England, Being Human) dans le rôle principal, celui de Lewis. A ses côtés Jim Howick (Hellboy) interprète son père et Michaela Coel (Chewing Gum, London Spy) joue la femme dont il est amoureux.

 

Avec The Aliens, Fintan Ryan nous plonge dans un monde pas si éloigné du nôtre, utilisant des êtres venus d’ailleurs pour nous pousser à réfléchir sur notre condition, nos sociétés, nos peurs et comportements. Plus qu’une simple série humoristique ou dramatique, The Aliens utilise à la perfection la science-fiction pour nous offrir un moment divertissant sans jamais oublier de nous brusquer.

Par JJJ, le

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