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Portrait de Mamoru Hosoda, ce réalisateur considéré comme le successeur d’Hayao Miyazaki

Son travail a immédiatement marqué les fans d'animation japonaise

Si vous êtes amateur d’animation, vous connaissez peut-être Mamoru Hosoda. Considéré par certains comme le successeur d’Hayao Miyazaki, ses films riches en émotion et en poésie, comme La Traversée du temps ou Les Enfants loups, ont conquis le monde. Le DGS vous invite à parcourir la carrière de ce passionné qui a dédié sa vie à l’animation.

Attiré dès sa plus tendre enfance par l’animation, il grandit en admirant les œuvres du Studio Ghibli qu’il rêve d’intégrer. Pour concrétiser ce rêve, il suit des études d’art à l’université des arts de Kanazawa au sein du département peinture à l’huile. Alors qu’il est toujours étudiant, il tente en 1989 d’intégrer le Studio Ghibli, qui travaille à l’époque sur Kiki la petite sorcière. Il passe alors l’examen d’entrée du prestigieux studio créé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata. Son talent lui permet d’accéder à la sélection finale, mais il ne sera pas retenu.

IL TRAVAILLE SUR SAILOR MOON, YU YU HAKUSHO ET SURTOUT SUR DRAGON BALL Z 

Au sortir de ses études, comme de nombreux réalisateurs de films d’animation, Mamoru Hosoda commence sa carrière en tant qu’animateur sur des animes. En 1991, il est embauché par le studio Toei (depuis renommé Toei Animation) en tant qu’animateur clé. Il restera pendant six ans à ce poste, où il aura l’occasion de travailler sur beaucoup de séries que vous connaissez : Sailor Moon, Yu Yu Hakusho, Slam Dunk et surtout Dragon Ball Z.

S’il acquiert une très bonne expérience au sein de la Toei, il consacre la fin des années 90 à la réalisation. De 1996 à 2006, il réalise des storyboards et dirige la réalisation de publicités et d’épisodes de séries. Mais c’est grâce à de petits monstres que sa carrière va décoller.

Non, ce n’est pas en travaillant sur Pokémon mais sur Digimon que Mamoru Hosoda va véritablement commencer sa carrière en tant que réalisateur de films d’animation. Déjà auteur de storyboards sur la série animée, il va réaliser 2 des 3 films dérivés de la série, des films réunis en Europe dans un même long-métrage remanié pour l’occasion : Digimon le film. Une première expérience cinématographique qui dévoile déjà son goût pour les univers alternatifs et lui ouvre les portes du monde des films d’animation.

Tout en continuant de travailler à la Toei en tant que storyboarder sur Magical Dorémi ou One Piece, il mène d’autres projets en parallèle. Deux sortent du lot et attirent les regards sur lui. Le premier est la campagne publicitaire de la collection Printemps-Eté 2003 de Louis Vuitton, qu’il a réalisée en partenariat avec l’artiste Takashi Murakami. Entièrement réalisée en animation, on y retrouve certains éléments colorés et futuristes évoquant déjà le futur Summer Wars.

SON TALENT LUI VAUT D’ÊTRE REMARQUÉ PAR GHIBLI 

Le second est la réalisation du 6e film de One Piece : Le Baron Omatsuri et l’Île aux secrets en 2005. Son talent lui vaut d’être remarqué par Ghibli qui lui propose alors de travailler sur Le Château ambulant. Une opportunité de réaliser son rêve d’enfant, toutefois, à cause d’une mésentente avec le mythique studio, le projet n’aboutit pas. Loin d’être un échec, cet événement sera le déclencheur qui va donner naissance au mythe Mamoru Hosoda.

La vidéo promotionnelle réalisée pour Louis Vuitton : 

En 2006, il quitte la Toei afin de réaliser ses propres projets. Se lançant à son compte, il commence à imaginer un scénario : celui de La Traversée du temps, son premier long-métrage en tant que réalisateur. Pour donner vie à son histoire, il confie l’animation au studio Madhouse, qui accepte le projet.

C’EST LE DÉBUT DE LA CONSÉCRATION POUR MAMORU HOSODA

C’est en 2006 que le film apparaît sur nos écrans, suscitant un vif intérêt de la part des spectateurs mais aussi des critiques. Avec son histoire innovante, son animation douce et le message qu’il dissimule, le film est récompensé à plusieurs reprises. Il parvient même à décrocher la mention spéciale du jury lors du Festival d’Annecy en 2007. C’est le début de la consécration pour le réalisateur qui enchaîne les films.

En 2009, Mamoru Hosoda revient dans nos cinémas avec Summer Wars, son deuxième long-métrage qui connait le même succès que son prédécesseur aussi bien côté critiques que côté spectateurs. Il est suivi en 2012 du film Les Enfants loups, Ame et Yuki, un film davantage centré sur l’émotion et jouant moins sur la notion de réalité alternative. Mais il revient aux univers parallèles avec Le Garçon et la Bête, sorti en 2016, et aborde même le thème de la famille avec les voyages temporels de Miraï, ma petite soeur en 2018.

Que ce soit au travers de ses premières œuvres ou de ses dernières réalisations, Mamoru Hosoda a montré au monde qu’il était un réalisateur talentueux à l’imagination débordante. Sa formation auprès des meilleurs et le fait qu’il se soit entouré d’un grand nom de l’animation en font un acteur phare de l’animation nippone. A chaque nouveau film, il parvient à nous transporter dans des mondes modernes, pas si différents du nôtre et pourtant empreints de magie et d’émotion. En bref, un réalisateur à découvrir de toute urgence !

Par Justine Manchuelle, le

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