Amateur de films déjantés et violents aux répliques cultes, 7 Psychopathes est fait pour vous. Ce film britannico-américain a su, dès sa sortie, séduire les adeptes de comédies à l’humour noir en offrant un rôle de choix à tout un panel d’acteurs talentueux. Jouant avec le média comme avec le spectateur, cette création de Martin McDonagh a titillé la curiosité de SooGeek, qui s’est penché sur ce long métrage surprenant.
7 Psychopathes part d’un synopsis somme toute très simple : en panne d’inspiration, un scénariste un peu raté nommé Martin Feranan se torture les méninges pour arriver à terminer son script, nommé « 7 Psychopathes ». Incapable de trouver de nouvelles idées à développer, il se reporte sur l’alcool, mettant en danger sa vie amoureuse et ses relations amicales. Renfermé et un brin prétentieux, cet artiste au comportement toxique est considéré comme une star par son meilleur ami Billy, un voleur de chien, qui ne cesse de le complimenter et de le suivre dans toutes ses entreprises, souvent contre l’avis de l’intéressé.
Si, jusque-là, le scénario du film ressemble à un bon nombre de films noirs, c’est sans compter sur Billy, prêt à tout pour aider son ami. En effet, sans en parler à ce dernier, il décide de faire venir directement les idées à l’auteur en passant une petite annonce des plus inhabituelles : Auteur recherche psychopathes. C’est tout un panel d’hommes et de femmes plus violents et dérangés les uns que les autres qui passeront la porte de Feranan, l’embarquant dans une course-poursuite incluant des tueurs en série et mafieux de tous bords.
Derrière cette œuvre se cache un certain Martin McDonagh que vous connaissez certainement grâce à son travail d’écriture et de réalisateur sur Bons baisers de Bruges, sorti en 2008. C’est bien avant la réalisation de ce dernier film que le script des 7 Psychopathes fut rédigé mais devant une histoire trop complexe à mettre en scène pour McDonagh qui n’était alors qu’un jeune réalisateur, le choix fut fait de s’atteler à la création de Bons baisers de Bruges et de repousser à plus tard l’histoire de Feranan.
Véritable coup de maître pour le scénariste, Bons baisers de Bruges a fait son entrée en quelques mois seulement parmi les films cultes des cinéphiles. Prenant conscience de sa capacité à mettre en scène ses créations, McDonagh se lance en 2012 dans l’adaptation de son premier script.
La première scène donne le ton et s’il ne nous appartient pas de vous gâcher le début du film, sachez qu’il éclaire sur la suite des péripéties. D’un coup d’un seul, tout le film peut partir en vrille, traitant assez légèrement de sujets graves. Tueurs à gages, mafieux, tueurs en série avec ou sans message, ou encore simple amoureux de la barbarie, McDonagh les regroupe tous dans un seul film jouant sur les clichés du 7e art, s’amusant de digressions souvent inutiles, des mises en abîme et riant des raccourcis scénaristiques. Certains y capteront l’influence de Guy Ritchie ou de Tarantino, d’autres n’y verront que le génie du scénariste mais tous s’accorderont sur le fait que 7 Psychopathes propose un panel de personnages aussi fascinants les uns que les autres.
L’un des premiers atouts de ce film, c’est son casting. Loin d’être l’unique aspect positif du long métrage, l’équipe d’acteurs qui le compose participe énormément à sa qualité : après Bons baisers de Bruges, c’est une fois de plus Colin Farrell qui a été choisi pour interpréter le rôle principal. Accompagné de Sam Rockwell (Moon, H2G2 : Le Guide du voyageur galactique) dans le rôle de Billy, ils rencontrent sur leur chemin, Michael Stuhlbarg (Le Prodige, Boardwalk Empire), Christopher Walken (Pulp Fiction, Arrête-moi si tu peux), Olga Kurylenko, Gabourey Sidibe (American Horror Story Empire), Woody Harrelson (Insaisissables, True Detective, Hunger Games), Kevin Corrigan (SuperGrave, Pineapple Express, Community) et bien d’autres.
Autre point fort, les critiques faites au réalisateur par le réalisateur, au sein du film. Vous l’aurez remarqué, rares sont les femmes à l’affiche de ce film et conscient de ce manque de parité, McDonagh le fait remarquer par l’un de ses personnages et ne se gêne pas pour souligner les erreurs habituellement commises par les scénaristes. En mettant en abîme son histoire dans celle de son héros, il s’offre quelques remarques sur son propre métier, soulignant de nombreuses fois l’hypocrisie qui s’en dégage.
A de nombreuses reprises, Bill, en grand fan de cinéma, rejoue et cite les grandes scènes du 7e art, imaginant et planifiant la fin idéale pour le film de son ami. Sa recherche constante de rebondissements et d’un récit qui selon lui serait parfait, le pousse à provoquer des situations farfelues évoluant toujours vers une fin violente. Tout comme les autres protagonistes, il apporte un peu de légèreté dans le monde dur et sévère de Feranan car, comme nous le révèle le film, même le plus grand des psychopathes a un cœur !
A la fois drôle, émouvant et violent, 7 Psychopathes mêle un scénario déjanté à un casting d’exception. Le scénariste nous offre un voyage surprenant dans notre propre monde pour nous démontrer qu’il est peuplé de psychopathes et que, à chaque coin de rue, il existe une histoire possible, un scénario probable. Un film à voir, à revoir et à conseiller à ceux qui, naïvement, imaginent vivre entourés d’anges !
Par JJJ, le
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