Un célèbre mycologue a exposé ses étonnantes recherches dans lesquelles il démontre que les champignons peuvent sauver notre inestimable planète de 6 façons différentes. DGS vous explique en détails les extraordinaires vertus insoupçonnées de ces organismes.
Paul Stamets, célèbre mycologue, explique durant le début de sa conférence que la Terre entre actuellement dans sa sixième grande extinction. Ainsi, l’être humain va être confronté à deux choix : rester et trouver des solutions pour sauver l’éco-système ou alors tout simplement partir. Selon lui, les champignons possèdent des vertus qui pourraient nous aider à éviter cette fameuse extinction et ainsi demeurer sur notre planète.
Toutes ces solutions sont fondées sur ce qu’on appelle le « mycélium » qui est la partie végétative du champignon. Il est composé d’un ensemble de filaments appelés hyphes, que l’on trouve dans le sol ou le substrat de culture et constitue ainsi un véritable réseau de communication de la nature. En d’autres termes, on pourrait le décrire comme étant la racine des champignons.
1. Les champignons contribuent au bien-être de nos forêts
Après avoir sporulé, les champignons commencent à pourrir. Mais les séquences de microbes qui apparaissent lorsque c’est le cas sont essentiels pour la santé de nos forêts. Ils permettent aux arbres de grandir, ils créent des champs de débris qui nourrissent le mycélium. Ainsi, lorsqu’un champignon libère ses spores, ces derniers germinent, le mycélium se forme et va dans le sol. Dans seulement 2cm de sol, il peut y avoir jusqu’à 12km de ces cellules.
2. Les champignons peuvent dépolluer les sols et créer un nouvel éco-système
À l’occasion d’une expérience, Paul a été confronté à quatre tas sur le sol pollué par du diesel et d’autres déchets pétroliers. Un de ces tas était un « tas de contrôle », un autre a été traité avec des bactéries, le troisième avec des enzymes et enfin le dernier avec du mycélium de champignon. Lorsqu’il est revenu quatre semaines plus tard, tous les tas avaient pourri excepté un : celui traité avec le mycélium de champignon. Sa couleur était en effet devenue plus claire et certains des champignons qui y avaient poussé étaient devenus très gros. Mais le plus étonnant réside dans le fait qu’ils aient sporulé et ainsi attiré les insectes qui ont pondu des œufs. Une fois éclos, ils se sont transformés en larves qui ont attiré des oiseaux. Ces espèces ouvrent la porte à d’autres communautés biologiques. Ainsi, le tas pollué est devenu un véritable oasis abritant la vie alors que les autres tas étaient tous « morts », noirs et puants.
3. Les champignons peuvent servir à la création d’antibiotiques
Paul continue en expliquant que les champignons sont plus proches de nous que n’importe quel autre organisme vivant sur notre planète, ce qui en font les meilleurs antibiotiques. Nous partageons avec eux les mêmes agents pathogènes. En 65 après Jesus-Christ, le Laricifomes Officialis, une espèce extrêmement rare de champignon, a été utilisé pour la première fois pour le traitement de la tuberculose. Paul a quant à lui décidé de présenter 300 échantillons de champignons qui ont été bouillis dans l’eau chaude. Les résultats ont été tout simplement bluffants : trois souches différentes de champignons Agaricon se sont montrées être très actives contre le virus de la variole. À titre de comparaison, le docteur Earl Kern, spécialiste de la variole a indiqué que tous les composés qui ont un indice de 2, ou plus, sont actifs contre le virus alors que 10 ou plus, sont considérés comme très actifs. Encouragés par ces résultats, ils sont passés aux virus de la grippe A, B, H1N1, H3N2 et H5N1. Trois souches de champignons Agaricon se sont alors montrées très actives, allant jusqu’à un index de sélectivité supérieur à 1000.
4. Les champignons peuvent servir à la création d’insecticides naturels et non polluants
Paul s’est ensuite intéressé aux champignons entomopathogènes, ceux qui tuent les insectes. Et plus particulièrement les termites et fourmis charpentières qui détruisent les maisons avec un groupe de champignons appelés Metarhizium. Il précise que les insectes ne sont pas « stupides » et qu’ils étaient donc en mesure d’éviter les spores produits par les appâts de l’industrie. Ainsi, il a fait une chose que personne d’autre n’avait alors fait jusque-là : il a chassé le mycélium lorsque celui commençait à produire des spores en transformant des cultures en forme non-sporulante. Il a ensuite déposé ses cultures dans une minuscule assiette qu’il a mis à un endroit de sa maison envahie par les termites. Résultat, les insectes ont été attirés par le mycélium qu’ils ont ensuite donné à manger à la reine… Après avoir consommé le mycélium, les fourmis se retrouvent comme momifiées et des champignons commencent même à pousser à l’intérieur de leur corps. Une semaine après avoir déposé ce fameux plat piégé, la maison de Paul était débarrassée des insectes. C’est donc une solution quasi-permanente contre l’invasion de termites. Les cadres de l’industrie des pesticides ont confié à Paul qu’il s’agissait là de la plus dérangeante des découvertes auxquelles ils aient été confrontés.
5. Les champignons peuvent révolutionner le système de livraison
Pour le moment, nos systèmes de livraison sont peu écologiques. Pourtant, Paul a trouvé une solution fondée une nouvelle fois sur le mycélium qui en tire avantage et révolutionne ainsi le domaine : la Life Box, « une boîte de vie ». Cet emballage d’un nouveau genre est tout simplement exceptionnel. Après avoir déballé l’objet de son carton, vous n’aurez plus qu’à placer ce dernier dans n’importe quel conteneur, y ajouter de la terre et de l’eau. De là, vont apparaître des champignons micorhizes et des champignons endophytes ainsi que des spores comme ceux des champignons Agaricon. Le mycélium va ensuite donner vie aux graines que vous aurez planté et vous obtiendrez un potager ou potentiellement une forêt dans une boîte en carton que vous pourrez cultiver. Grâce à cette invention de Paul, le système de livraison actuel et le carton sont donc transformés en de véritables systèmes écologiques en devenant des empreintes écologiques.
6. Les champignons sont une source d’énergie alternative
La dernière de ces trouvailles est la plus intéressante en terme de protection de l’environnement. En prenant les graines qu’il a récolté dans son « jardin », créées à partir de sa Life Box, en y ajoutant du mycélium et en les inoculant dans un épi de maïs, Paul a fait une découverte étonnante. Des champignons ont commencé à se former sur l’épi. Il les a récoltés et s’est rendu compte que le mycélium avait converti la cellulose en sucres fongiques. Il s’est alors demandé comment est-ce que l’on pourrait aborder la crise de l’énergie ? Et ainsi il créa l’Econol, un carburant écologique. Il conclut : « Produire de l’éthanol à partir de cellulose en utilisant le mycélium comme intermédiaire apporte tous les bienfaits décrits auparavant. Mais passer de la cellulose à l’éthanol est écologiquement stupide et je crois que nous devons nous montrer écologiquement intelligents quant à la production des carburants. Donc mettons en place des banques carbone sur la planète, renouvelons les sols, voici une espèce avec laquelle nous devons collaborer. Je pense qu’utiliser le mycélium peut aider à sauver le monde. »
Les recherches de Paul sont vraiment très intéressantes, jamais nous n’aurions pu imaginer que les champignons soient dotés d’autant de vertus et qu’ils puissent contribuer si activement à sauver notre planète ! En tous cas, une chose est sûre : nous ne les verrons plus jamais de la même manière ^_^. Auriez-vous jamais imaginé que ce soit peut-être les champignons qui joueraient un rôle majeur dans la sauvegarde de notre planète ?
Par Alexis Pommier, le
Source: Ted