Malgré l’horreur de l’acte qu’une personne a pu commettre, est-il possible de lui pardonner ? Est-ce d’autant plus possible quand l’horreur en question est lié à l’un des plus odieuses formes de racisme de l’Histoire ? C’est à ces questions épineuses que tente de répondre Forgiven, le nouveau film de Roland Joffé.
UNE HISTOIRE POIGNANTE
L’histoire de Forgiven nous emmène en 1994, alors que l’apartheid vient de prendre fin. L’archevêque Desmond Tutu, ecclésiastique noir, vient d’être nommé par Nelson Mandela président de la commission Vérité et réconciliation. Sa mission consiste alors à se confronter à d’anciens tortionnaires et de leur faire avouer leurs crimes afin d’accéder au pardon.
Si le silence est souvent de rigueur pour ces bourreaux, la rencontre de Piet Blomfield, assassin condamné à perpétuité va mettre Desmond Tutu à l’épreuve. Entre la remise en question d’un homme et la recherche de rédemption d’un autre, le film joue sur deux tableaux tout en nous plongeant dans un passé encore marqué par les affres de l’apartheid.
DES ACTEURS AU JEU PUISSANT
Forest Whitaker et Eric Bana, qui incarnent Desmond Tutu et Piet Blomfield, nous livrent ici une performance intense à la croisée des émotions. La puissance de Forgiven vient des dialogues entre les deux protagonistes, des dialogues où la tension est poussée à l’extrême.
Des conversations où chaque personnage, dans un jeu puissant, livre un à ses arguments en vu de faire plier l’autre. En découle des périodes de doute, d’introspection et des trames scénaristiques axées autour d’une question : peut-on tout pardonner, y compris les crimes les plus odieux ?
LA MISE EN IMAGE D’UN COMBAT
Si l’histoire de Forgiven n’est pas insiprée d’une histoire vraie, elle montre ce qu’a vécu pendant trois ans Desmond Tutu en tant que président de la commission Vérité et réconciliation. Au cours de ces trois ans, l’archevêque a été confronté à plusieurs milliers d’auditions en vue de recenser toutes les violations des droits de l’Homme qui avaient été commises depuis 1960 et le massacre de Sharpeville.
Le but de cette mission était de permettre une réconciliation à échelle nationale entre les victimes et les bourreaux. Dans un climat politique encore très tendu et que montre le film, Forgiven nous présente la face cachée de l’histoire et la lutte de Monseigneur Desmond Tutu pour ramener la paix.
Par Justine Manchuelle, le
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