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3/I ATLAS n’est pas un vaisseau alien caché : la NASA brise les fantasmes malgré l’avis d’un célèbre astrophysicien

L’objet interstellaire 3/I ATLAS a fait couler beaucoup d’encre depuis sa découverte en juillet 2025. Théories extraterrestres, peurs collectives, fantasmes technologiques… Pourtant, la NASA a tranché : il s’agit tout simplement d’une comète naturelle. Retour sur une polémique cosmique entre science, spéculations et storytelling.

Comète avec longue traînée lumineuse bleue observée dans l’espace étoilé
Une comète illumine le ciel spatial avec sa traînée brillante et colorée – DailyGeekShow.com

Un astrophysicien de Harvard relance l’hypothèse alien autour de 3/I ATLAS

Le 1er juillet 2025, la NASA annonce une découverte rare : un objet venu d’un autre système stellaire pénètre notre voisinage cosmique. Elle le baptise 3/I ATLAS.

Quelques semaines plus tard, Avi Loeb, astrophysicien de renom à Harvard, publie une étude sur le serveur arXiv qui va jeter un pavé dans la mare. Selon lui, cet objet pourrait provenir d’une civilisation extraterrestre. Pire : il aurait été envoyé dans l’intention de nuire à l’humanité.

Cette théorie ne surprend pas vraiment. En 2017 déjà, Loeb affirmait que Oumuamua, le premier objet interstellaire jamais observé, était un artefact alien. Finalement, la communauté scientifique conclut qu’il s’agissait d’une comète glacée. Mais en 2025, avec 3/I ATLAS, Loeb relance l’idée, cette fois en y ajoutant une dimension de menace.

Selon lui, des anomalies dans la trajectoire et la signature de l’objet excluent qu’il s’agisse d’une comète classique. D’où l’hypothèse : un engin technologique conçu par une intelligence non humaine. De quoi alimenter les fantasmes… et la peur.

Malgré l’emballement médiatique, la NASA confirme : 3/I ATLAS est une simple comète interstellaire

Rapidement, de nombreux médias relaient les déclarations de Loeb. Le public s’enflamme, et certains commencent à redouter une menace venue des étoiles. Après tout, lorsqu’un professeur de Harvard évoque des intentions hostiles d’une civilisation extraterrestre, cela ne passe pas inaperçu.

Mais la NASA calme le jeu. Dans un communiqué clair, Tom Statler, responsable scientifique des petits corps au sein de l’agence, balaye l’idée d’une origine extraterrestre. Voici ce qu’il déclare :

Ça ressemble à une comète. Ça se comporte comme une comète. Ça ressemble très fortement, à presque tous les égards, aux comètes que nous connaissons. Cet objet possède certaines propriétés intéressantes qui diffèrent légèrement de celles des comètes de notre Système solaire, mais il se comporte comme une comète. Les preuves indiquent donc de manière écrasante que cet objet est un corps naturel. C’est une comète.

En d’autres termes, aucun ovni, aucun message caché, aucun danger imminent. Il s’agit simplement d’un objet glacé, propulsé depuis un autre système, qui traverse le nôtre — un phénomène rare, certes, mais parfaitement naturel.

L’hypothèse alien continue d’alimenter la fascination (et les controverses)

Malgré cette clarification, Avi Loeb persiste. Dans son article, il reconnaît que l’hypothèse de la comète reste la plus simple, mais il appelle à garder l’esprit ouvert, voire à faire preuve d’une “curiosité enfantine” face aux mystères de l’Univers. Selon lui, la science ne devrait pas rejeter trop vite les hypothèses non conventionnelles, car certaines vérités commencent souvent comme des idées marginales.

Cependant, pour une grande partie de la communauté scientifique, Loeb franchit la ligne entre spéculation et sensationnalisme. En multipliant les hypothèses invérifiables, il brouille le discours scientifique et affaiblit parfois la confiance du public envers des institutions comme la NASA.

Il reste cependant un fait indéniable : les objets interstellaires, comme Oumuamua hier et 3/I ATLAS aujourd’hui, nous forcent à revoir nos connaissances sur la formation des systèmes planétaires, les trajectoires cosmiques… et notre place dans l’Univers. Et c’est peut-être là que réside la vraie leçon.

Entre science et fiction, la curiosité ne doit pas éclipser la rigueur

Non, 3/I ATLAS n’est pas un vaisseau alien. Et non, l’humanité ne risque pas une attaque d’une civilisation inconnue. Mais cette affaire illustre bien à quel point notre fascination pour le mystère spatial reste intacte.

Avi Loeb joue un rôle à part dans cette dynamique : entre chercheur iconoclaste et provocateur médiatique, il montre à quel point la frontière entre science rigoureuse et récit fictionnel peut parfois s’estomper. À nous de faire preuve de discernement.

Alors, peut-on rêver d’un contact avec une intelligence venue d’ailleurs ? Bien sûr. Mais ce jour-là, il faudra bien plus que quelques anomalies de trajectoire pour y croire.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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