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Le mystère de la diminution de la Grande Tache rouge de Jupiter enfin résolu

Cette gigantesque formation tourbillonnante est légèrement plus grande que la Terre

Grande tache rouge Jupiter
— © NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Gerald Eichstadt/Justin Cowart / jpl.nasa.gov

La Grande Tache rouge de Jupiter est l’une des tempêtes les plus fascinantes et les plus durables de notre Système solaire. Observée par l’humanité depuis des siècles, cette gigantesque formation tourbillonnante, légèrement plus grande que la Terre, est un anticyclone dont les vents soufflent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre à des vitesses atteignant 680 kilomètres par heure. Malgré sa puissance impressionnante, la Grande Tache rouge a vu sa taille diminuer de manière significative depuis les premières observations précises en 1831.

Un géant de tempête en réduction

Au XIXe siècle, la Grande Tache rouge s’étendait sur un diamètre de 39 000 kilomètres. Aujourd’hui, sa taille s’est réduite à environ 14 000 kilomètres, à peine un tiers de sa largeur originale. Bien que la Terre, avec ses 12 742 kilomètres de diamètre, puisse encore s’insérer dans la tempête, l’espace devient de plus en plus restreint. La diminution continue de la taille de la Grande Tache rouge intrigue les scientifiques, qui ont cherché à comprendre les raisons de ce phénomène.

L’explication pourrait résider dans le fait que la tempête se nourrit d’autres tempêtes plus petites qui fusionnent avec elle. Sans ces tempêtes secondaires, la Grande Tache rouge perd de sa grandeur, et c’est précisément ce qui a été observé récemment. L’absence de tempêtes plus petites à absorber pourrait expliquer la diminution progressive de sa taille.

Selon Caleb Keaveney, docteur en astronomie à l’université Yale, des simulations numériques ont montré que la fusion avec des tempêtes plus petites, comme cela se produit sur Jupiter, permet à la Grande Tache rouge de conserver sa dimension colossale.

Mécanismes de fusion et croissance

Ce processus, semblable à des phénomènes observés sur Terre, implique que la tempête géante tire son énergie et son volume de ces plus petites perturbations. La dynamique des fluides, une branche des mathématiques qui étudie le comportement des gaz et des liquides, joue un rôle crucial dans cette compréhension. En examinant comment les fluides se comportent sur Jupiter, les scientifiques peuvent mieux comprendre comment ces interactions influencent la longévité de la Grande Tache rouge.

Sur Terre, des systèmes de haute pression appelés dômes de chaleur se forment lorsque des courants-jets ralentissent. Ces dômes emprisonnent la chaleur et influencent considérablement les conditions météorologiques, telles que les vagues de chaleur et les sécheresses. En appliquant des modèles similaires à l’atmosphère de Jupiter, les scientifiques ont simulé les interactions entre la Grande Tache rouge et d’autres tempêtes, découvrant que la tempête principale conserve sa taille et même croît lorsque ces interactions se produisent fréquemment et intensément.

Les simulations montrent que les interactions entre la Grande Tache rouge et les tempêtes plus petites sont cruciales pour sa survie. Lorsqu’une petite tempête rencontre la Grande Tache rouge, elle peut maintenir sa taille ou même l’augmenter, selon la force et la fréquence de l’interaction. Plus les tempêtes absorbées sont nombreuses et puissantes, plus la Grande Tache rouge reste massive et vigoureuse.

Jupiter
— © NASA, ESA, STScI, A. Simon (NASA-GSFC), M. H. Wong (UC Berkeley), J. DePasquale (STScI) / Wikimedia Commons

Une perspective terrestre

Ce phénomène offre une analogie intéressante avec les systèmes météorologiques terrestres. Les chercheurs ont trouvé des parallèles entre ces interactions sur Jupiter et celles qui se produisent sur notre planète. En comprenant mieux comment ces processus fonctionnent sur Jupiter, les scientifiques espèrent améliorer leur compréhension des systèmes météorologiques terrestres, ce qui pourrait avoir des implications pour prédire et gérer des phénomènes tels que les vagues de chaleur.

En validant l’hypothèse selon laquelle les interactions avec des systèmes météorologiques voisins soutiennent et amplifient les dômes de chaleur, les chercheurs espèrent éclairer davantage les processus similaires sur Jupiter. Ces découvertes, publiées dans la revue Icarus, pourraient enrichir notre compréhension des systèmes météorologiques sur notre propre planète.

Par ailleurs, James-Webb a observé de mystérieuses structures au-dessus de la Grande Tache rouge de Jupiter.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Science Alert

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