L’Australien Philip Nitschke a imaginé une machine à suicide qui donne une mort rapide et sans douleur en diffusant de l’azote. Voici la Sarco Capsule.

 

Sans haine ni violence

En France, quelque 13 millions de personnes ont déjà songé au suicide ; et chaque année, ce sont 200 000 tentatives et 10 000 réussites qui endeuillent le pays. Si les ruminations demeurent plus nombreuses que les passages à l’acte, c’est entre autres à cause – ou grâce – à la peur de souffrir. La notion de douleur extrême dissuade bon nombre de prétendants au voyage à sens unique ; mais ôtez ce facteur clé de l’équation et vous bouleverserez à jamais cet équilibre naturel. Et c’est exactement ce que propose la Sarco Capsule.

Fruit de l’imagination morbide de Philip « Dr Death » Nitschke, cette capsule à suicide entièrement imprimée en 3D fonctionne comme une mini-chambre à gaz. Une fois le processus enclenché, l’habitacle se remplit d’azote. Une minute et le passager commence à éprouver les premiers signes de désorientation, comme après une série de shots bien corsés. Deux-trois minutes et il tombe dans les vapes. Cinq minutes et il est définitivement parti. C’est tout de suite plus enviable que les cabines à suicide de Futurama

 

Un voyage personnel

Philip « Dr Death » Nitschke a tenu à ce que l’aller-simple pour l’autre monde repose entièrement entre les mains du patient : il peut interrompre le processus à tout moment, et même choisir de quitter ce bas monde avec vue sur un joli soleil couchant ou dans le noir absolu… Bref, il reste maître de son destin jusqu’au bout.

Le concepteur de la Sarco Capsule se défend d’encourager au suicide : il voit plutôt cela comme la reconnaissance d’un choix accessible à toute personne saine d’esprit. Une notion toute relative quand on sait que cette « capsule de sauvetage » est mise à la disposition d’individus atteints de dépression ou de pathologies mentales – moyennant une évaluation psychologique.

 

Priorité aux séniors

Aux États-Unis, la capsule à suicide made in Australie n’est utilisée qu’à des fins purement médicales, et uniquement valable pour les plus de 50 ans ; impossible d’utiliser cette navette mortifère en-dessous de cet âge de raison. Autorisée en Californie, dans l’Oregon et le Colorado, l’euthanasie continue de diviser la classe politique américaine, d’où cette restriction d’âge imposée par son concepteur. Philip Nitschke assure que la Sarco Capsule n’est pas destinée à « suicider en série » les personnes sujettes aux pensées morbides, mais bel et bien à servir de paisible alternative aux patients souffrant de maladies incurables, de cancers en phase terminale, ou pire.

Sur le papier, l’invention du « Dr Death » est prometteuse : elle souhaite accompagner vers la quiétude éternelle tous ceux qui n’ont pas la force d’attendre qu’elle vienne naturellement. Mais en réalité, le promesse d’un ailleurs sans douleur pourrait séduire  un plus large public que les seuls malades en attente de délivrance… Une invention salutaire et destructrice que les autorités devront manipuler avec une très grande prudence.

Pour rappel, l’euthanasie est strictement illégale en France.

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