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Le réchauffement induit par les émissions mondiales de carbone serait 18 % plus élevé que les scientifiques ne l’estimaient, ce qui impliquerait un laps de temps réduit pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris.

Un réchauffement climatique réévalué à 1,07 °C

Alors que l’on estimait jusqu’à présent que la température moyenne du globe avait augmenté de 0,91 °C depuis la révolution industrielle, des travaux récemment publiés dans le Journal of Geophysical Research suggèrent que cette hausse aurait été sous-estimée et serait plutôt de l’ordre d’1,07 °C. Basée sur les trois principaux ensembles de données concernant les températures mondiales, cette nouvelle estimation suggère que leur hausse réelle se situerait dans la partie supérieure des précédentes fourchettes.

De ce fait, les gouvernements disposeraient d’une fenêtre de temps encore plus réduite pour limiter les émissions de carbone et atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat, visant à maintenir le réchauffement climatique nettement en dessous de 2 °C à l’horizon 2100.

« Le changement climatique ne s’est pas soudainement aggravé. C’est notre estimation de son ampleur qui s’est améliorée », explique Tim Osborn de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni), ayant participé au HadCRUT5, cinquième révision des données publiée par le service national britannique de météorologie. « Globalement, cette augmentation de 18 % correspond à celles mises en évidence pour les deux autres principaux ensembles de données utilisés pour suivre l’évolution des températures mondiales, gérés par la NASA et la NOAA. »

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Selon les climatologues, deux raisons expliqueraient cette révision à la hausse (0,16 °C) du réchauffement : une modification de l’approche utilisée pour mesurer les températures océaniques de surface, et une meilleure couverture des données concernant l’Arctique, qui se réchauffe deux à trois fois plus vite que le reste de la planète.

Le budget carbone disponible largement surestimé par le GIEC

En 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avait estimé que les émissions mondiales devraient être réduites d’environ 50 % d’ici 2030 afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et ainsi maximiser nos chances de maintenir le réchauffement climatique en dessous d’1,5 °C.

S’il est encore trop tôt pour dire dans quelle mesure cette révision à la hausse pourrait impacter le calendrier prévu, les auteurs de l’étude estiment que le budget carbone disponible a été largement surestimé par le GIEC, et que seules des mesures limitant drastiquement les émissions issues des activités humaines permettront d’éviter des changements catastrophiques dans les décennies à venir.

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de simple bon sens !
de simple bon sens !
3 années

C’est ce que l’on appelle l’effet domino ….. l’ère industrielle peut être à l’origine du basculement du premier domino …. aujourd’hui, à mon avis, il nous reste qu’une solution … nous adapter … Il est évident que la surpopulation de l’espèce humaine est aussi à l’origine de cet effet domino… Lire la suite »

Raynaud
Raynaud
3 années

Bon, deux choses : ce texte est honnête car le conditionnel est de rigueur dans toute cette affaire. Mais finalement deux questions fondamentales restent sans réponse : 1) Le réchauffement climatique n’est-il pas une invention collective, reprise en boucle par tous ceux qui ne réfléchissent pas, et surtout n’étudient pas… Lire la suite »