En France, 3 enfants français sur 4 respireraient un air toxique, favorisant la survenue de maladies respiratoires et d’autres pathologies, comme le diabète ou la dépression. Un constat accablant qui pousse l’Unicef à réclamer davantage de mesures pour réduire la pollution de l’air.

Asthme, eczéma, diabète et syndromes dépressifs

En partenariat avec la WWF, le réseau Action climat et l’association Respire, l’Unicef a publié ce jeudi un rapport appelant à la mise en place de zones de circulation restreinte dans les agglomérations françaises et d’autres mesures environnementales. Face aux chiffres particulièrement inquiétants en matière de pollution de l’air avancés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces dispositions apparaissent comme indispensables. Selon cette dernière, environ 75 % des enfants vivant en France respireraient un air toxique.

Comme l’a souligné Jodie Soret, chargée de relations de l’Unicef avec les pouvoirs publics et coordinatrice de la campagne : « Quand on dit air pollué, on pense souvent pays en développement, épais brouillard… Mais en France, trois enfants sur quatre respirent un air pollué, dit l’OMS. On en connaît de plus en plus les implications, il y a les maladies respiratoires mais on fait aussi le lien avec le diabète, les syndromes dépressifs. Nous appelons au respect des droits des enfants, notamment à vivre dans un environnement sain ».

Sollicitée par l’Unicef, Jocelyne Just, chef du service d’allergologie pédiatrique à l’hôpital Trousseau a également précisé que « la pollution de l’air provoque de l’asthme, favorise les poussées d’eczéma et aggrave les pathologies respiratoires de ceux qui en ont déjà ».

Les enfants beaucoup plus vulnérables que les adultes à la pollution de l’air

Si les dispositions adoptées par les villes françaises pour réduire les émissions de particules fines et de NO2, majoritairement produites par les transports, ont permis d’améliorer sensiblement la qualité de l’air, elles restent largement insuffisantes selon le rapport. En plus de la généralisation de zones à faible émission plus ambitieuses comprenant certains lieux sensibles comme les établissements scolaires ou les hôpitaux, l’Unicef appelle également les élus locaux et la ministre de la santé Agnès Buzyn à adopter rapidement de nouvelles mesures.

Les enfants se révèlent beaucoup plus vulnérables que les adultes à la pollution de l’air : leur fréquence respiratoire est 50 % plus élevée que celle d’un adulte et leurs activités en extérieur plus fréquentes. Afin de la réduire, l’organisme préconise notamment de valoriser davantage les mobilités « douces », (voies réservées pour les transports non polluants, apprentissage du vélo pour les enfants, prix des transports en commun proportionnels aux revenus, forfaits plus intéressants pour les salariés, régulation de la circulation à proximité des écoles).

On rappelle que la France est actuellement poursuivie par l’Union Européenne, dont les normes en matière de pollution de l’air se révèlent moins strictes que les recommandations de l’OMS, pour non-respect de ces dernières dans 14 de ses agglomérations.

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