En Australie a eu lieu le Congrès International de l’Astronautique. Pour sa 68e édition, à Adelaïde, elle a accueilli le célèbre Elon Musk, fondateur de Space X. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses annonces ont fait grand bruit : colonisation de Mars, voyage sur Terre en fusée…

Elon Musk, portrait d’un magnat ambitieux

On le sait depuis désormais un petit moment : Elon Musk veut coloniser Mars. Le magnat sud-africain, canadien et américain est impliqué dans Paypal, mais est surtout à la tête de SpaceX (son industrie développant des véhicules de lancements spatiaux), de Tesla Motors (les voitures autonomes), de l’Hyperloop (un train supersonique), de The Boring Company (un projet qui a pour but de supprimer les embouteillages grâce à des voies souterraines), de Neuralink (qui veut fusionner intelligences humaine et artificielle) et enfin Open AI, un centre associatif regroupant une dizaine de start-up étudiant l’intelligence artificielle. Décidément, c’est un gros CV pour ce multi-milliardaire.

Mais il est également ambitieux. Lors de la 67e édition du congrès international d’astronautique, Elon Musk indiquait : « Je pense qu’il y a vraiment deux chemins fondamentaux. L’Histoire est en train de bifurquer dans deux directions. Un chemin est que nous restions sur Terre pour toujours, avec l’éventualité que l’extinction de la race humaine survienne. […] L’alternative est de devenir une civilisation spatiale et une espèce multi-planétaire ».

Elon Musk.

D’abord, Mars

Par le biais de Space X, il souhaite ni plus ni moins coloniser Mars. En juin déjà, il exposait son projet : la planète rouge n’accueillerait pas que les riches, mais aussi les petites gens grâce à des trajets au tarif « abordable ». Moyennant la coquette somme de 200 000 dollars par personne, une colonie d’un million d’habitants pourrait habiter Mars très prochainement grâce à ses multiples lanceurs et navettes plus ou moins réutilisables. Enfin, ça, c’était avant.

Lors de la 68e édition du congrès, il a annoncé vouloir « rendre obsolète » ses nombreuses fusées et autres engins spatiaux. Comment ? En annonçant le BFR, qui en anglais donne « Big fucking rocket » (une p***** de grosse fusée). A la base nommée plus conventionnellement Système de Transport Interplanétaire, le BFR a pour projet de « cannibaliser » et remplacer tous les systèmes de lancements spatiaux de Space X. Parmi eux, la fusée Falcon 9, qui place des satellites en orbite, et la capsule Dragon, un vaisseau cargo que la Nasa utilise pour réapprovisionner la Station Spatiale Internationale.

Une fusée Space X.

Un engin titanesque mais réutilisable

Selon Elon Musk, le BFR coûterait bien moins cher que chaque fusée prise individuellement. Grâce à ce coût minime, il remplacerait les fusées d’ores et déjà en place et permettrait de gagner plus en dépensant moins. De plus, il constitue un produit universel et totalement réutilisable contrairement à certains des autres appareils qui n’ont un taux de réutilisation de seulement 80 %.

Cela dit, il faudra de la place pour stocker un tel engin ! Les deux parties de la fusée feront 9 mètres de large pour 100 mètres de long. Le vaisseau, quant à lui, mesurera quatre mètres de long. la combinaison des deux excèdera les 5000 tonnes ! Cet énorme appareil spatiale pourra cependant accueillir une centaine de personnesElon Musk prévoit d’ailleurs la toute première colonisation de Mars pour 2024. Optimiste le monsieur.

Et bientôt, nous parcourrons la Terre en fusée

Mais le BFR ne se limite pas qu’à ça. Par le biais de montages inspirés des plus grands (Michael Bay, Ridley Scott…), Elon Musk a dévoilé à la fin de sa conférence la seconde partie de son projet. Dans l’une de ses vidéos, l’on peut voir le BFR, partant de New York City, se scinder en deux une fois dans l’espace : l’une des parties reste en orbite tandis que l’autre retourne sur Terre, à Shanghaï. Temps estimé pour effectuer le trajet ? 39 minutes. Oui, 39 minutes. Et c’est ainsi que le voyage terrestre en fusée fut introduit.

Avec sa technologie de fusée auto-atterrissante, Elon Musk propose des temps de trajet drastiquement diminué. Les plus longs voyages (New York-Shanghai par exemple) prendront une trentaine de minutes et vous pourrez « aller n’importe où sur Terre en moins d’une heure ». Londres-Dubai ne prendra que 29 minutes et Los Angeles – Toronto 24. En même temps, avec une vitesse estimée à 29 000 kilomètres par heure, c’est beaucoup plus rapide. Et toujours selon le magnat, pour le prix d’un billet d’avion en classe économique.

Si pour l’instant tout cela n’est qu’un très beau projet, l’ambition d’Elon Musk ne lui fait pas défaut. En attendant des nouvelles du multimilliardaire dans les prochains mois, regardez ci-dessous l’ensemble de sa conférence.

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