— Suthikait Teerawattanaphan / Shutterstock.com

Des chercheurs on récemment constaté que les diables de Tasmanie touchés par une forme particulièrement contagieuse de cancer semblaient moins susceptibles d’interagir avec leurs congénères, ce qui pourrait sauver l’espèce de l’extinction.

Un comportement potentiellement salvateur

Connue sous le nom de tumeur faciale transmissible du diable de Tasmanie (DFTD) et caractérisée par l’apparition d’excroissances au niveau de la mâchoire, cette maladie se transmet par la morsure et peut entraîner la mort de l’animal en moins d’un an. Créatures particulièrement agressives, les diables de Tasmanie (Sarcophilus harrisii) sont souvent amenés à se battre pour obtenir leur nourriture ou écarter leurs rivaux durant la saison de reproduction. Ce qui a pour effet d’aggraver la propagation de la DFTD, qui a décimé plus de 80 % des représentants de l’espèce au cours des vingt dernières années.

« Ce cancer contagieux rend le fait de s’alimenter beaucoup plus difficile, car les tumeurs on tendance à déplacer les dents de l’animal », explique David Hamilton, chercheur à l’université de Tasmanie et auteur principal de cette nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B. « Mais il se trouve que les spécimens malades sont susceptibles de s’isoler afin d’économiser leurs forces. »

Pour voir si cette attitude affectait la transmission de la DFTD, Hamilton et ses collègues ont fixé des dispositifs de pistage à 22 diables de Tasmanie sauvages, puis les ont relâchés dans leur habitat naturel. Les colliers utilisés permettant aux chercheurs de détecter lorsqu’un animal se trouvait à moins de 30 centimètres d’un autre.

3 000 ans après sa disparition, le diable de Tasmanie a été récemment réintroduit en Australie — Cloudia Spinner / Shutterstock.com

Ayant été préalablement examinés par les chercheurs afin de détecter les symptômes de la DFTB, les animaux suivis ont par la suite été régulièrement recapturés pour permettre à l’équipe de surveiller la prévalence de la maladie et la croissance des tumeurs. Ce qui leur a permis de constater qu’à mesure que celles-ci grandissaient, les animaux infectés étaient moins susceptibles d’interagir avec les autres.

« La DFTD ne causera pas à elle seule leur disparition »

« Les spécimens chez qui les tumeurs étaient les plus développées étaient peu susceptibles d’avoir des interactions avec d’autres diables, et par conséquent de les mordre et de transmettre la maladie », soulignent les auteurs.

Alors que seuls trois des 22 diables de Tasmanie observés présentaient des symptômes au début de l’étude, six mois plus tard, près de la moitié de la population était touchée par la DFTD, vraisemblablement propagée par les individus se trouvant au premier stade de l’infection et suffisamment en forme pour s’attaquer à leurs congénères.

D’après les chercheurs, si la maladie a presque conduit l’espèce à l’extinction, ces résultats montrent que ses représentants commencent à s’adapter à la menace. « La DFTD ne causera pas à elle seule leur disparition, mais les activités humaines pourraient avoir de graves répercussions sur leur environnement. Il est donc indispensable de faire en sorte d’éviter que cela se produise », conclut Hamilton.

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