— Kateryna Kon / Shutterstock.com

Bien qu’une grande partie de la structure biologique des mammifères ait été cartographiée et catégorisée, des scientifiques suisses ont récemment découvert deux nouveaux types de cellules gliales dans le cerveau des souris.

Une découverte importante

Les cellules gliales sont généralement considérées comme des cellules de soutien dans le cerveau et la moelle épinière, renforçant la structure et la protection des neurones qui convoient les impulsions électriques. Dans le cadre de travaux présentés dans la revue Science, des chercheurs de l’université de Bâle ont identifié deux nouveaux types de cellules gliales, semblant avoir une influence sur la façon dont le cerveau s’adapte et se répare, même à l’âge adulte.

L’étude s’est spécifiquement concentrée sur une partie du cerveau connue sous le nom de zone ventriculaire-subventriculaire, présente chez tous les vertébrés, y compris les êtres humains. Réalisé chez des rongeurs adultes, l’examen des cellules souches neurales multipotentes (pouvant se transformer en divers types de tissus cérébraux) a permis la découverte d’un « interrupteur », permettant aux cellules souches dormantes de cette zone de se transformer en neurones ainsi qu’en différents types de cellules gliales.

Dans un modèle de démyélinisation, ou de lésion des neurones, l’équipe a constaté que les deux nouveaux types de cellules gliales étaient activés. Bien que certains détails doivent encore être éclaircis, cette découverte suggère que ces cellules ont un rôle à jouer dans la plasticité et la régénération du cerveau.

Image montrant l’un des deux nouveaux types de cellules gliales (en vert) ainsi que des cellules nerveuses (en rose)

L’un de ces deux types a par ailleurs été trouvé au niveau de la paroi du ventricule cérébral plutôt que dans le tissu cérébral lui-même. Un positionnement inattendu suggérant que la nouvelle cellule est capable de détecter et de traiter des signaux à longue distance provenant d’autres zones de l’encéphale.

« Les dommages au système nerveux ne sont peut-être pas aussi permanents qu’on le pensait »

Ces nouveaux travaux sur les souris pourraient constituer une étape importante pour une meilleure compréhension de la gliogenèse (processus au cours duquel les cellules souches se transforment en cellules gliales), tout en permettant aux chercheurs de déterminer dans quelle mesure celle-ci se poursuit à l’âge adulte.

« Cette étude suggère que la gliogenèse à l’âge adulte est plus répandue que prévu et que les dommages au système nerveux ne sont peut-être pas aussi permanents qu’on le pensait », commentent les biologistes Katherine Baldwin, de l’université de Caroline du Nord, et Debra Silver, de l’université Duke. « En en apprenant davantage sur le fonctionnement de ces nouveaux types de cellules, nous pourrons peut-être les exploiter et développer de nouvelles thérapies régénératives. »

« L’identification de deux types de cellules gliales inconnues dans le cerveau adulte souligne l’étendue de la diversité gliale et ouvre des perspectives pour comprendre le rôle des cellules souches neurales et de la glie dans la santé comme dans la maladie », concluent les auteurs de l’étude.

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