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Atterrir silencieusement : la nouvelle mission des pilotes pour lutter contre la pollution sonore

Ces nuisances sonores ont de lourdes conséquences sur notre santé

Un groupe de chercheurs allemands et suisses explore actuellement différentes pistes afin de rendre l’approche et la procédure d’atterrissage des avions de ligne moins bruyantes. Un déploiement des volets et du train d’atterrissage plus tardif permettrait de réduire les nuisances sonores à proximité des aéroports.

Limiter les nuisances sonores

Ces derniers années, les nuisances sonores à proximité des aéroports sont devenues un véritable problème. Une étude parue en 2017 a établi un lien entre le stress produit par ces « bruits indésirables » et la baisse des résultats scolaires, ainsi qu’un risque de maladie cardiaque plus élevé chez les personnes vivant à proximité des pistes d’atterrissage. La ville de Long Beach (États-Unis) impose des amendes aux compagnies aériennes dont les appareils se posent après 22 heures, tandis que l’aéroport d’Heathrow (Angleterre) demande aux pilotes d’effectuer des atterrissages plus raides, de sorte qu’ils passent moins de temps à proximité du sol.

Durant cinq jours, le Centre allemand pour l’aéronautique (DLR) a demandé à 25 pilotes d’atterrir environ 90 fois sur l’une des pistes de l’aéroport de Zurich aux commandes d’un Airbus A320 modifié. Ce dernier embarquait toute une panoplie d’équipements de tests, dont un écran de contrôle supplémentaire qui indiquait exactement aux pilotes quand et comment déployer les dispositifs d’atterrissage et configurer les instruments de l’appareil afin de descendre de l’altitude de croisière à 1 000 pieds en générant le moins de bruit possible. Une approche qui permettrait également de réduire la consommation de carburant lors de l’atterrissage.

Lors d’essais similaires réalisés en 2016, le DLR avait enregistré des réductions du volume sonore à l’atterrissage allant jusqu’à 40 décibels.

— whitelook / Shutterstock.com

Un atterrissage plus doux sans surcharger les pilotes d’informations

Les chercheurs espèrent que les technologies qu’ils développent deviendront un jour des standards. C’est pour cette raison qu’ils étudient actuellement les méthodes permettant de réaliser un atterrissage plus doux sans surcharger les pilotes d’informations. « Atterrir représente la charge de travail la plus lourde et l’étape la plus complexe du vol », a expliqué Doug Moss, pilote professionnel et consultant en aviation. « Les pilotes doivent tenir compte du vent, des conditions visuelles, du poids de l’appareil, etc. Leur principal objectif est de se poser en toute sécurité et ils ne veulent pas avoir à s’inquiéter de questions secondaires ou tertiaires. »

L’équipe du DLR en est parfaitement consciente et ses essais à Zurich visaient moins à prouver que sa méthode réduisait le bruit, qu’à voir si les pilotes pouvaient gérer les informations supplémentaires. Selon les chercheurs, la présence d’un écran supplémentaire dans le cockpit n’a pas posé de problèmes particuliers aux pilotes. Reste cependant des obstacles de taille à prendre en compte : l’encombrement des aéroports et les nombreuses variables inhérentes à l’aviation, qui obligent les contrôleurs aériens à modifier régulièrement la trajectoire des avions, ce qui ne contribue évidemment ni à la baisse de la consommation des appareils ni à celle du volume sonore généré.

Les chercheurs espèrent pouvoir travailler avec des entreprises comme Airbus dans les années à venir afin de démocratiser l’usage de leurs dispositifs dans les cockpits des avions de ligne.

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Mohamed Ouchen
4 années

c’est le décollage qui est grave.

Heclyps
4 années

Problème de fond : Sur les grands aéroports, les contrôleurs obligent les pilotes à des lignes de descente très longue, donc volets et train sortis plusieurs km avant la piste …

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