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Depuis des années, les tortues de la Grande Barrière de corail, en Australie, sont victimes d’une épidémie d’herpès. Une épidémie causée par la pollution des activités humaines.

Qui n’a jamais rêvé de nager avec les tortues vertes au large de l’Australie ? Un beau rêve gâché par un fléau. Elles sont malheureusement atteintes d’une maladie, la fibropapillomatose provoquant des grosseurs anormales sur la peau, la langue, les yeux et les organes de ces créatures.

Une tortue verte australienne
Une tortue verte australienne

Déclenchée par un type d’herpès spécifique très répandu chez les tortues, la maladie défigure les tortues. Une tortue infectée par le virus est porteuse à vie de ce pathogène. Toutes les espèces de tortues, qu’elles soient terrestres ou aquatiques, peuvent être infectées par le virus de l’herpès.

Bien qu’elles soient bénignes, ces tumeurs mènent tout de même les tortues à la mort. Les grosseurs obstruent la vision des tortues, ce qui les empêche de trouver de la nourriture ou d’éviter les bateaux et les prédateurs. Cet herpès les rend également plus vulnérables aux autres infections.

Depuis de nombreuses années, la maladie est connue des vétérinaires sans pour autant savoir les raisons d’une telle épidémie. La Floride a enregistré un taux record de 92 % de tortues touchées, alors que quarante ans plus tôt, le taux de contagion ne dépassait pas les 60 %. Doug Mader, vétérinaire spécialisé dans les tortues, explique être passé de six à huit cas par mois au même nombre par semaine au cours des vingt dernières années.

Karina Jones, chercheuse à l’université australienne James Cook, a enquêté pendant trois ans sur la fibropapillomatose chez les tortues vertes. Ses résultats ont montré que le virus était plus répandu dans une certaine zone maritime de la region, Magnetic Island, au large de Townsville. L’île se révèle être une des attractions touristiques les plus populaires de la région.

Une torture porteuse d'herpés
Une torture porteuse d’herpès

Les chercheurs ont indiqué que la moitié des tortues de cette zone étaient touchées par le virus contre seulement 10 % dans les zones alentour. Le lien entre la fibropapillomatose et l’Homme est évident. « Nous pensons qu’un facteur extérieur est à l’origine de l’explosion du virus », a commenté Karina Jones.

Bien que la pollution soit reconnue comme le facteur extérieur, les scientifiques ne savent toujours pas quels contaminants précisément. Ainsi, l’équipe de Jones s’est lancée dans l’étude de la qualité de l’eau et des tests pour tenter de le découvrir. Ils testeront également le sang de plusieurs tortues pour savoir les effets physiologiques de la maladie.

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C’est un travail extrêmement important pour l’espèce tout entière, étant déjà classée comme en voie de disparition. La tortue verte n’a pas besoin d’un nouvel ennemi. La preuve étant ce que les scientifiques font pour les aider, comme créer des “tortues-zombies” afin de venir en aide aux tortues marines.

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