© Lindsay Fox

Selon une enquête, le tabagisme chez les Français reste encore trop important. Bien que le nombre de fumeurs ait diminué en France en 2016, il est toujours plus élevé que dans les autres pays occidentaux. L’étude démontre également que la cigarette est aujourd’hui de plus en plus un marqueur social.

 

Un tabagisme toujours élevé malgré sa diminution

Cette enquête a été réalisée en France métropolitaine auprès de plus de 15 000 personnes âgées de 15 à 75 ans. Publié par l’agence sanitaire Santé publique France, le Baromètre santé 2016 nous indique une diminution du tabagisme quotidien. Entre 2010 et 2016, celui-ci a diminué parmi les hommes de 25-34 ans, 41,4 % contre 47,9 %, et chez les femmes de 15-24 ans, 25,2 % contre 30 %. Pour les auteurs de cette étude, cette diminution représente un « résultat encourageant pour l’avenir ».

Mais par rapport aux autres pays occidentaux, la France est en retard. Elle compte actuellement un tiers de fumeurs. Selon le Baromètre santé, ce chiffre est « nettement plus élevé que dans les pays voisins ». En effet, en Allemagne, comme en Espagne, en Belgique ou aux Pays-Bas, on compte environ un quart de fumeurs. L’Italie et la Grande-Bretagne eux en comptent un cinquième.

 

La cigarette, un marqueur d’inégalités

L’étude constate une baisse des fumeurs parmi les personnes disposant de revenus de la tranche la plus haute, passant de 23,5 % à 20,9 % entre 2014 et 2016. Cependant, au cours de la même période, on remarque que la fréquence du tabagisme quotidien a augmenté chez les personnes aux revenus de la tranche la plus basse, de 35,2 % à 37,5 %. Force est de constater que les écarts de niveau de vie témoignent d’une augmentation des inégalités sociales en matière de tabagisme. Même si la part des fumeurs reste plus importante, le Baromètre déplore également la stabilité de la proportion des fumeuses.

Pour expliquer l’augmentation de ces inégalités chez les catégories sociales défavorisées, les auteurs de l’enquête avancent plusieurs raisons. Le stress, la difficulté à se projeter dans l’avenir, la méfiance à l’égard des messages de prévention, le déni du risque, la dépendance, une norme sociale en faveur du tabagisme ou de des évènements difficiles pendant l’enfance sont, entre autres, des facteurs qui expliqueraient cet écart.

L’usage de l’e-cigarette a, quant à lui, a baissé en 2016 par rapport à 2014, avec 3,3 % d’utilisateurs chez les 15-75 ans contre 5,9 %, et 2,5 % d’usagers quotidiens, contre 2,9 %. L’utilisation des e-cigarettes peut surtout être vu « comme un phénomène de mode qui a tendance à s’estomper », selon Santé publique. Pour conclure, le Baromètre santé affirme que ces résultats « incitent à poursuivre de façon affirmée la lutte contre le tabagisme, en veillant notamment à ce que les personnes vivant dans les conditions les plus défavorisées bénéficient de plus d’attention et d’aides spécifiques pour arrêter de fumer ».

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